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Les auto-tests (valeurs de glucose, temps de coagulation) constituent aujourd'hui, lorsqu'ils sont communiqués au médecin, une plus-value pour le traitement, constate l'Ordre. Mais devant leur nombre important en vente dans les pharmacies, il ne peut que faire des recommandations générales.Au niveau du droit, ce type de produits relève de la directive 98/79/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 octobre 1998 relative aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro.Du point de vue éthique, la problématique relève du "principlisme"* qui est un cadre "universel reposant sur les principes d'autonomie, de bienfaisance, de non-malfaisance et de justice". Au principe d'autonomie correspond l'autogestion du patient, à celui de bienfaisance correspond l'incitation pour le patient à se préoccuper de sa santé et le renforcement du diagnostic précoce. Les auto-tests recontrent également le principe de justice puisqu'ils sont accessibles à tous les patients. "Quant à la non-malfaisance, le risque existe dans certains cas que le résultat d'un test isolé révèle peu d'informations, voire aucune, sur une maladie déterminée et que le test puisse provoquer plus de mal que de bien. Il se pourrait également que des personnes se procurent elles-mêmes un autotest alors qu'elles n'ont pas les capacités pour faire face à un mauvais résultat."Le Cnom ne s'oppose donc pas à ce type de tests car ils s'inscrivent dans le cadre de l'empowerment du patient, une notion désormais bien inscrite dans notre système de santé. Mais "dans l'intérêt de la sécurité du patient, les autotests ne peuvent être délivrés que dans des pharmacies" qui seules garantissent "que la délivrance est adaptée au patient et que les informations nécessaires sont communiquées". L'officine assure en outre l'authenticité, la fiabilité et la durabilité des tests.Les médecins confrontés à des incidents doivent les signaler à l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé.Enfin, "les conséquences du lancement des autotests sur les dépenses du secteur des soins de santé doivent être contrôlées". * Principles of Biomedical Ethics, Tom L. Beauchamp and James F. Childress