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Et s'il est question de hasard, c'est parce qu'au départ de leur étude sur des souris les chercheurs texans travaillaient en réalité sur un trouble génétique rare, la neurofibromatose de type 1. Caractérisée par la présence de taches café au lait et de neurofibromes, cette maladie neuro-cutanée provoque des tumeurs au niveau du système nerveux.En s'attardant sur une protéine, appelée KROX20, déjà connue pour son rôle dans la fabrication de la gaine de myéline autour des axones des neurones, les auteurs ont découvert qu'elle était également impliquée dans la transformation des cellules de la peau en follicules capillaires, mais aussi dans la fabrication d'une autre protéine, SCF (stem cell factor), qui est elle-même responsable de la production des cellules qui pigmentent les cheveux.Au cours des travaux, l'équipe texane a observé que les cellules productrices de KROX20 se développent à partir de la même lignée de cellules produisant des kératinocytes, un type de cellules présent dans l'épiderme. Initialement présentes dans une zone restreinte du follicule pileux, ces cellules augmentent progressivement en nombre et se répandent dans d'autres zones du follicule, jusqu'à contribuer à la formation de la tige du cheveu.Autre constat et non des moindres : quand les scientifiques éliminent les cellules productrices de KROX20 dans le follicule pileux, les souris sont dans l'incapacité de produire de nouveaux cheveux et deviennent progressivement chauves, au fur et à mesure de l'expérience. Et lorsqu'ils suppriment le SCF, le pelage des rongeurs devient blanc. Autrement dit, si l'une ou l'autre des deux protéines vient à manquer, le processus est déréglé.Agréablement surpris par leur trouvaille, les chercheurs américains entrevoient désormais une nouvelle piste contre la calvitie et les cheveux gris ou blancs, deux effets tant redoutés du vieillissement. Il s'agirait de mettre au point une crème qui permettrait de stimuler la production de KROX20 chez les personnes qui n'en disposent plus, sachant que la quantité de ladite protéine semble diminuer avec l'âge.De quoi donner de l'espoir à toutes les personnes qui craignent la survenue des changements capillaires liés à l'âge, principalement les hommes dont 70% sont touchés par une calvitie, affection le plus souvent mal vécue, et qui tous verront leurs cheveux devenir gris ou blancs.Reste que la recherche a été menée uniquement chez la souris et doit donc être étendue chez l'être humain pour savoir si les mécanismes sont les mêmes.(référence : Genes and Development, 2 mai 2017, doi : 10.1101/gad.298703.117)