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L'instance s'est-elle récemment féminisée ? A-t-elle eu une illumination soudaine ? L'un(e) de ses membres est-il/elle confronté(e) de près au cancer du sein et à ses suites ? Quelles qu'en soient les raisons, toujours est-il qu'une reconstruction mammaire au moyen de tissu propre à la patiente n'est plus aujourd'hui ni un luxe ni une intervention esthétique.Dans le même temps, je ne peux m'empêcher de me dire combien il doit être difficile de prendre des décisions dans le contexte d'un budget serré et de traitements de plus en plus onéreux. Prenons par exemple les implants dentaires. Personne ne conteste évidemment qu'ils donnent de bien meilleurs résultats qu'une prothèse mobile ni que la dénutrition des personnes âgées est très souvent liée à des problèmes bucco-dentaires... mais il n'en reste pas moins qu'une bonne dentition artificielle coûte pratiquement autant qu'une voiture.On peut évidemment saluer la volonté des autorités d'impliquer de plus en plus les simples citoyens dans les décisions de remboursement. Pourtant, cela soulève aussi un certain nombre de questions, sachant combien l'opinion publique réagit souvent sous le coup de l'émotion - que l'on songe, par exemple, aux réactions que suscite le non-remboursement de certains traitements chez des patients pédiatriques. Cette émotion ne peut toutefois jamais guider les décisions officielles, qui se doivent de reposer sur des fondements rationnels solides. Basées sur des arguments mûrement pesés, elles doivent en outre s'appliquer à tous.Le citoyen aussi est, dans une large mesure, capable de ce raisonnement - on en veut pour preuve sa position que la qualité de la vie devrait primer sur sa durée ou qu'il est plus important de tenir compte du coût pour la collectivité que du nombre de patients concernés.Reste que cette prise de décision sera toujours un exercice de corde raide où il reviendra, in fine, aux autorités de trancher.