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1 Wallon sur 20 (5,5 %) a déclaré avoir déjà conduit au moins une fois au cours des 12 derniers mois en étant sous influence de drogues pouvant altérer les capacités de conduite. Le cannabis est la substance la plus fréquemment consommée au volant (pour 90 % des conducteurs ayant conduit sous influence de drogues).Ces résultats sont proches de la prévalence de consommation de drogues au sein de la population wallonne : selon les résultats d'une grande étude de santé menée en 2013, 6 % des personnes âgées entre 15 et 64 ans ont consommé du cannabis au cours des derniers mois. Cela semble indiquer que la plupart des consommateurs de cannabis prennent le volant malgré leur consommation.Sur 5,5 % de conducteurs ayant déclaré consommer de la drogue au volant, les 3/4 ont avoué avoir aussi conduit au moins une fois sur les 12 derniers mois en ayant consommé de l'alcool en même temps. Un résultat inquiétant quand on sait que la combinaison alcool/drogues augmente le risque d'accident grave ou mortel de manière exponentielle, entre 20 à 200 fois. Un seul verre, associé à une consommation de drogue, peut donc déjà être extrêmement risqué.Figure 1 : Pourcentage de conducteurs ayant roulé au moins une fois au cours des 12 derniers mois sous influence de drogues, en combinaison ou non avec de l'alcool (AWSR, N=1 327)L'enquête révèle que les conducteurs sous influence de drogues ont un profil à risque non seulement avec les drogues, mais également avec l'alcool et la vitesse. De plus, ils sont entourés de personnes beaucoup plus laxistes concernant les comportements dangereux (conduite sous influence d'alcool, de drogues, excès de vitesse) et subissent donc une pression moindre pour adopter des comportements sécuritaires. Les jeunes âgés entre 18 et 34 ans sont significativement plus nombreux que les autres à conduire en étant sous influence de drogues, et en particulier les jeunes hommes : 17,4 % d'entre eux ont déclaré avoir conduit sous influence de drogues, contre 4,5 % chez les 35-54 ans. La conduite sous influence de drogues décroît avec l'âge (Figure 2). Figure 2 : Proportion de conducteurs ayant avoué avoir conduit sous influence de drogues en fonction de l'âge des conducteurs et de leur genre (AWSR, N=1 327)Une analyse spécifique chez les jeunes hommes âgés entre 18 et 34 ans ayant déclaré avoir conduit sous influence de drogues révèle qu'ils auraient de l'ordre de 6 fois plus d'accidents corporels. En effet, ils sont 32 % à avoir eu, au cours des 3 dernières années, au moins un accident corporel, contre 5 % pour ceux ayant déclaré ne pas conduire sous influence de drogues. Ce résultat conforte celui de l'étude européenne DRUID sur les risques relatifs d'accidents graves ou mortels encourus par les conducteurs sous influence de drogues.Quelles mesures en Wallonie ? Les résultats de l'enquête de l'AWSR appuient les recommandations émises par le Conseil supérieur wallon de la Sécurité routière (CSWSR) début juin, lors des États généraux de la Sécurité routière. Le CSWSR avance une série de mesures afin d'améliorer les politiques de contrôles et de sanctions en matière de conduite sous influence de drogues, parmi lesquelles : L'AWSR sensibilise régulièrement les jeunes conducteurs à la conduite sous influence. Cet été encore, une grande campagne lancée sur Facebook leur prodiguera plusieurs fois par semaine de nombreux conseils et leur fournira des informations pour des sorties plus sûres.