...

L'AFMPS a interrogé plus de 12.000 étudiants fréquentant des universités francophones sur leur consommation de médicaments stimulants dans l'espoir d'améliorer leurs performances pour étudier. Cette enquête a été menée dans le cadre des activités de pharmacovigilance de la division Vigilance de l'Agence. Pourquoi s'être uniquement concentré sur les universités francophones? Parce que, à l'inverse de la Flandre où des enquêtes sont régulièrement faites pour évaluer la consommation de drogue et de médicaments stimulants chez les étudiants, ce type de données n'était pas disponible du côté francophone.Entre octobre et novembre 2018, dans six universités francophones, 12.144 étudiants, âgés de plus de 18 ans, ont répondu à l'enquête: âge moyen 22 ans, 65% de femmes et environ un quart d'étudiants en médecine et sciences de la santé. Résultats? Au total, 8% ont indiqué avoir déjà pris cette classe de médicaments dans le cadre ou non d'un traitement médical. La majorité durant l'année précédente, le médicament le plus utilisé était le méthylphénidate et l'utilisation chez les hommes était 2 fois plus élevée (10%) que chez les femmes (5%).Deux tiers en prennent sans qu'il soit question d'un traitement médical, ils le font dans l'objectif d'avoir une meilleure concentration, de pouvoir étudier plus longtemps et d'améliorer leurs performances d'étude. Logiquement, cette consommation est donc la plus fréquente pendant la période de révisions et d'examen. En revanche, l'utilisation comme drogue festive ou produit amaigrissant est limitée. Troubles du sommeil, palpitations et instabilité émotionnelle étaient les principaux effets indésirables rapportés par ces utilisateurs. Leur intensité était généralement proportionnelle à la dose utilisée.Comment les obtiennent-ils? Surtout via les amis ou des connaissances au sein et en dehors de la communauté étudiante et 9% via le circuit illégal sur internet.Dans ses commentaires, l'AFMPS remarque que ces chiffres sont conformes aux autres études et qu'ils confirment qu'une minorité d'étudiants prend des stimulants non prescrits pour eux. Une enquête des Mutualités socialistes en 2018 a montré que les jeunes Flamands utilisent davantage de stimulants que les jeunes Wallons ou Bruxellois. L'Agence rappelle aussi les risques liés à l'abus de ces médicaments qu'ils soient obtenus par voie légale ou, pire, illégale (contrefaçon, dosage incorrect, mauvais excipients...). On manque notamment de données sur leur utilisation à long terme chez l'adulte et, quoiqu'il en soit, leur consommation dans un cadre thérapeutique nécessite un suivi médical (arrêt annuel recommandé, réévaluation des symptômes...).