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"Les lombalgies et cervicalgies aiguës représentent 3 à 6% des consultations aux urgences. En Europe, les prescriptions d'analgésiques sont délivrées sous forme de boîtes. Cette étude vise donc à évaluer si ce type de conditionnement est adapté aux besoins réels des patients", expliquent la Dr Emilie Delloye (Saint-Luc) et ses collègues dans Acta Clinica Belgica (24 mars 2021). Ils ont mené une étude prospective observationnelle multicentrique. Sur un total de 101 patients éligibles ayant consulté aux urgences pour une lombalgie ou cervicalgie aiguë d'origine musculaire, 60 patients ont été inclus pour l'analyse statistique. Le suivi a été effectué par téléphone 10 à 14 jours après l'admission. Différents paramètres ont été évalués: la récupération, la quantité de comprimés restants et les caractéristiques démographiques des patients.Résultats? 75% des patients évalués étaient asymptomatiques au moment du suivi et ne prenaient plus le traitement prescrit. Pour tous les types d'analgésiques prescrits, un nombre significatif de comprimés restait dans les boîtes de médicaments (P < 0,0001). Après la résolution des symptômes, 90% des patients étudiés ont déclaré qu'ils avaient des médicaments en trop. Aucune différence significative n'a été constatée sur le plan des caractéristiques démographiques et les résultats étaient similaires pour les deux sous-groupes de cervicalgie et de lombalgie."Notre étude suggère qu'en cas de lombalgie et de cervicalgie aiguës, un nombre significatif de patients qui rentrent chez eux après une consultation aux urgences ont un excédent d'analgésiques après leur rétablissement, ce qui pourrait être une source de mésusage. De plus, ce reliquat de comprimés soulève des questions économiques et environnementales. Une solution pourrait être de prescrire un certain nombre de comprimés en fonction de la pathologie des patients plutôt que des boîtes entières", concluent les auteurs.