D'abord, il y a eu le bisphénol A. Aujourd'hui, c'est au tour de l'oxyde d'éthylène de causer quelques insomnies aux jeunes mamans. Une société belge propose en effet aux hôpitaux et aux maternités des biberons stérilisés à l'oxyde d'éthylène. En France, le gouvernement a déjà annoncé sa volonté d'interdire les tétines produites par cette entreprise.
...
La député Nathalie Muylle (CD&V) a donc interpellé la Ministre de la Santé publique Laurette Onkelinx à ce sujet. Cette même entreprise commercialise en effet ses biberons dans notre pays, selon cette même technique de stérilisation à l'oxyde d'éthylène, un gaz cancérigène. La stérilisation est faite dans les services néonataux des maternités pour éviter les infections chez les prématurés. Désinfection Selon le SPF Santé publique, l'oxyde d'éthylène peut être employé pour la désinfection de certains matériels médicaux. Cependant, une directive européenne interdit l'utilisation de ce gaz pour la fabrication de matériels entrant en contact avec l'alimentation. En séance plénière du 24 novembre 2011, la ministre faisait alors savoir que l'administration avait procédé à des prélèvements d'échantillons afin de vérifier si la stérilisation était bien conforme aux normes applicables aux dispositifs médicaux. Le Conseil Supérieur devait par ailleurs rendre un avis formel à la ministre. D'où la question déposée par la députée CD&V pour connaitre la teneur de cet avis. Aucune raison de s'inquiéter " Les résultats de l'analyse de l'Institut Scientifique de Santé publique ont démontré que les résidus sont, soit non détectables, soit tombent nettement en dessous des normes techniques ISO sur la stérilisation à l'oxyde d'éthylène ", a répondu Onkelinx. " L'avis formel du Conseil Supérieur de la Santé confirme donc que les parents n'ont aucune raison de s'inquiéter. "Rester attentif Le Conseil recommande aux responsables des départements de néonatologie d'évaluer eux-mêmes la nécessité d'utiliser des biberons stériles. Il déconseille également de passer prématurément à d'autres méthodes dont les résultats sur le plan bactériologique ne peuvent être garantis. Le Conseil demande enfin à l'industrie de rechercher les techniques ou matériaux qui peuvent être proposés comme alternative. Pas de retrait La ministre ponctue sa réponse en soulignant que le nombre d'alternatives est assez limité et que celles-ci ne peuvent pas être appliquées tel quel sur les produits sous leur forme actuelle. Tant l'irradiation par rayonnement gamma que la stérilisation à la vapeur endommageraient le plastique utilisé. Pour la ministre Onkelinx, le risque reste actuellement trop faible que pour justifier un retrait immédiat de ces produits du marché. " Une telle mesure serait potentiellement plus dangereuse que de laisser les produits sur le marché en attente d'une alternative. "