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Certains patients ont ainsi accès à ces deux médicaments -le Rydapt (Midostaurin) et l'Ibrance (Palbociclib) utilisés respectivement dans le traitement de la leucémie myéloïde et du cancer du sein- sans attendre leur autorisation de mise sur le marché.Grâce à la procédure Unmet Medical Need, dont le budget annuel s'élève à dix millions d'euros, l'assurance obligatoire soins de santé intervient financièrement et forfaitairement auprès des firmes pharmaceutiques, qui mettent alors ces médicaments gratuitement à disposition des patients concernés. Cela permet de leur offrir un accès plus rapide que la procédure habituelle aux médicaments innovants qui traitent une maladie grave ou mortelle et pour lesquels il n'existe pas d'alternative thérapeutique. Pour pouvoir bénéficier d'une telle procédure, le médicament doit notamment répondre à la liste des besoins médicaux non rencontrés, qui est mise à jour chaque année, doit traiter une pathologie grave ou mettant la vie en danger, et ne pas disposer d'alternative thérapeutique. De son côté, le patient ne paiera rien pour son médicament.Le système fonctionne sur le principe de la cohorte, soit un groupe de patients pouvant bénéficier d'un médicament innovant déterminé. La firme pharmaceutique qui développe celui-ci peut alors faire une demande de cohorte -une démarche que peut également faire la ministre de la Santé. Le Collège des médecins-directeurs de l'Inami peut ensuite prendre une décision de cohorte, qui doit être suivie par une demande individuelle par un médecin pour chaque patient. Si celle-ci correspond bien à une cohorte en cours, le médecin responsable de la firme pharmaceutique introduit alors une demande d'intervention individuelle auprès du Collège des médecins-directeurs.Dans le cas des deux médicaments précités, le Rydapt a été développé par l'entreprise Novartis. Sa cohorte compte moins de 100 patients et seule une demande individuelle a été soumise à l'Inami pour le moment. L'Ibrance, quant à lui, émane de la société Pfizer et dispose d'une cohorte de plusieurs centaines de patients.Dans les deux cas, les demandes proviennent des entreprises pharmaceutiques. L'intervention forfaitaire que leur verse l'Inami consiste en une intervention de 20.000 euros (montant unique) par décision de cohorte dès le premier patient inclus et une autre de 2.500 euros/patient/12 mois de traitement, explique l'Institut national d'assurance maladie-invalidité.