L'attente fut longue, mais le Cadre Pluriannuel est enfin réalité. À la veille du conseil des ministres qui en a approuvé le texte, Maggie De Block a encore rappelé à l'occasion d'une soirée organisée par les pharmaciens du Brabant Flamand que les espèces qui refusent de s'adapter sont vouées à disparaître, comme autrefois les dinosaures, et enjoint la profession à ne pas commettre la même erreur.
...
Exposer le nouveau Cadre Pluriannuel dans ses moindres détails sort du champ de notre Newsletter et j'en laisserai donc le soin aux APB et aux Ophaco de ce monde. Ce qui est certain, néanmoins, c'est que la profession va devoir tourner une page, car ce cadre va faire disparaître bien des "valeurs" sûres et des certitudes. Certaines évolutions donneront sans doute aussi un temps aux pharmaciens l'impression de naviguer en eaux troubles - le nouveau système de garde et la rétribution qui l'accompagne, la législation sur la répartition géographique des officines, la manière de réaliser les préparations magistrales et d'organiser la PMI...Heureusement, il n'y a pas que des mauvais côtés, puisque le nouveau cadre pluriannuel répond aussi à un certain nombre d'aspirations nourries de longue date. La profession se voit ainsi accorder la reconnaissance qu'elle réclame depuis si longtemps et le principe du pharmacien référent se trouve enfin définie d'une façon claire. Le pharmacien verra également ses fonctions de travailleur de la santé et d'expert pharmaceutique se traduire par une rémunération comparable à celle dont les médecins bénéficient pour le DMG - même si une distinction a manifestement été jugée nécessaire, puisqu'il ne sera pas rémunéré pour tous les patients mais seulement pour ceux qui entrent dans certaines limites d'âge.À parcourir le texte, on prend rapidement conscience qu'il s'agit là d'un chantier qui ne sera pas bouclé en un an... et c'est sans doute une bonne chose, car certains aspects demandent encore à bénéficier d'un cadre légal et juridique qui aurait tout intérêt à être soigneusement pensé. Nous devons tout mettre en oeuvre pour éviter de toucher au service de qualité que le pharmacien d'officine est encore en mesure d'offrir à son patient. En vérité, cette qualité devrait même être encore renforcée, améliorée. La livraison à domicile de médicaments soumis à prescription ? On voit en effet que l'évolution de la société l'exige. La vraie question, c'est de savoir comment nous allons délivrer ces produits et comment nous pouvons, même dans le cadre de ce service, continuer à faire passer avant tout la surveillance de la qualité et les soins pharmaceutiques.Peut-on parler d'un "bon" plan ? Disons qu'on peut toujours mieux faire mais que cela aurait pu être bien pire, la seule certitude étant qu'il imposera une sérieuse adaptation. Les pharmaciens se consoleront sans doute en se disant qu'ils sont - pour une fois ! - logés à la même enseigne que les médecins, en particulier hospitaliers, qui devront eux aussi digérer bien des évolutions entre l'avant et l'après Maggie...