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Plus d'une douzaine de groupes de recherche dans le monde ont commencé à analyser les eaux usées à la recherche du nouveau coronavirus. Des traces ont été retrouvées aux Pays-Bas, aux États-Unis et en Suède. Cette méthode permettrait d'estimer le nombre total d'infections dans une communauté et pourrait aussi être utilisée pour détecter le coronavirus s'il revenait, affirment des chercheurs néerlandais dont les travaux ont fait l'objet d'une publication dans Nature (2920;580:176-7). "Une station d'épuration peut capturer les eaux usées de plus d'un million de personnes. La surveillance de ces effluents pourrait fournir de meilleures estimations de la dissémination du coronavirus que les tests, car elle tient compte de ceux qui n'ont pas été testés, qui n'ont que de légers symptômes ou sont asymptomatiques", explique Gertjan Medema, microbiologiste, qui a détecté l'ARN viral du SRAS-CoV-2 dans plusieurs usines de traitement aux Pays-Bas.Néanmoins, pour quantifier l'ampleur de l'infection dans une population à partir d'échantillons d'eaux usées, il faut connaître la quantité d'ARN viral excrété dans les selles et extrapoler le nombre de personnes infectées dans une population à partir des concentrations d'ARN viral dans ces échantillons. L'autre avantage de cette méthode est qu'elle pourrait servir comme un outil d'alerte précoce non invasif d'une nouvelle infection à Covid-19. Comme on le fait déjà pour détecter les flambées de norovirus, de poliovirus et de rougeole. Cette équipe néerlandaise a détecté des traces de SRAS-CoV-2 dans les eaux usées de l'aéroport de Schiphol à Tilburg 4 jours seulement après que les Pays-Bas ont confirmé leur premier cas de Covid-19 par test clinique. Elle a également trouvé de l'ARN viral dans la ville d'Amersfoort avant que des infections n'y aient été signalées."Des études ont aussi montré que le SRAS-CoV-2 peut apparaître dans les fèces dans les 3 jours suivant l'infection, ce qui est beaucoup plus précoce que le temps mis pour développer des symptômes suffisamment graves permettant le diagnostic", ajoute Tamar Kohn, virologue à Lausanne.