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"Nous voyons la saturation des centres de dépistage et de la médecine générale, un phénomène qui ne va aller qu'en s'accentuant parce que nous arrivons dans la période hivernale avec des infections dont certains symptômes sont similaires à ceux du Covid-19 (température, mal de gorge, mal de tête...). Nous sommes disposés à contribuer au testing en Belgique pour éviter la situation que nous vivons actuellement. L'APB a envoyé plusieurs courriers aux autorités pour demander s'il ne serait pas utile que les pharmaciens puissent participer au dépistage", indique Alain Chaspierre, secrétaire général de l'APB. "Les pharmacies pourraient être un atout dans ce contexte, mais il faut savoir exactement quels outils utiliser, avoir un cadre et pouvoir donner aux personnes les réponses les plus fiables possible", ajoute-t-il. Les pharmaciens pourraient par exemple réaliser les tests par prélèvement salivaire ou les tests antigéniques d'orientation rapide qui détectent les protéines à la surface du virus. "La fiabilité de ces derniers est un peu moindre que celle des tests PCR, mais la rapidité du résultat (15-30 minutes, ndlr) permettrait une utilisation en officine. Contrairement aux tests sérologiques qui mesurent le taux d'anticorps mais dont la place en pharmacie est limitée parce qu'ils ne peuvent donner une réponse fiable qu'à partir du moment où il y a 14 jours de contamination. Ce n'est pas intéressant dans le contexte actuel où il faut pouvoir rassurer les gens".A la française?Pour contenir l'épidémie, il a été décidé en conférence interministérielle Santé publique (19 octobre) d'élargir la politique de dépistage dans les semaines à venir par l'ajout de nouvelles techniques, principalement des tests rapides antigéniques. La Belgique aurait acheté 500.000 TRODs Covid-19, encore faut-il avoir une stratégie pour les utiliser de façon adéquate. En France, l'arrêté autorisant ces tests antigéniques sur prélèvement naso-pharyngé en pharmacie a été publié le 16 octobre dernier. Il précise les conditions de leur réalisation: pour des patients asymptomatiques ou symptomatiques âgés de 65 ans ou moins, dont les symptômes datent de 4 jours ou moins et ne présentant pas de forme grave, dans un espace de confidentialité..."Les autorités françaises ont compris, peut-être plus que chez nous, le rôle que les pharmaciens pourraient jouer, constate le secrétaire général de l'APB. Je pense qu'à un moment donné, on fera appel à nous. Nous avons des propositions pour que le pharmacien qui est un acteur de soins très accessible et compétent soit beaucoup plus utilisé qu'aujourd'hui".En avant!En attendant, l'APB a adopté une démarche proactive pour trouver des solutions. Ainsi, Alain Chaspierre est en contact avec des partenaires qui produisent différents dispositifs de dépistage: "Nous sommes en phase exploratoire, certaines pistes sont intéressantes. Après, si les autorités ne nous donnent pas l'autorisation et si nous estimons que nous avons des systèmes fiables et qu'on peut aider, on le fera quand même. On voudrait un cadre et que tout se passe de manière coordonnée, mais si j'ai des solutions qui fonctionnent, on est prêt à lancer des projets pilotes concernant différents tests". Si nous vivons une certaine urgence actuellement, tout n'est pas négatif dans ce sombre tableau, fait-il encore observer: "On voit par exemple dans l'hémisphère sud, que la courbe de l'épidémie de grippe est presque plate parce que les mesures de prévention Covid-19 diminuent aussi la propagation du virus influenza. C'est un élément à ajouter face au stress actuel de la population pour obtenir à tout prix un vaccin. Il faut raison garder et il est probable que l'épidémie de grippe en Belgique ne sera pas importante vu les mesures de protection comme le masque, le lavage des mains et la distanciation physique".