Les applis pour smartphone rendent les télécommandes superflues, nous disent combien de kilomètres nous avons parcourus, et sont utilisées comme assistant de cuisine. La nouveauté, c'est qu'elles sont à présent aussi exploitées dans le domaine de la santé. Les médecins vont-ils donc bientôt nous prescrire des applis en lieu et place de médicaments ?
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L'idée de prescrire des applis plutôt que des pilules fait rapidement son chemin aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Pourquoi ne pourrait-on pas remplacer les médicaments par des informations et une connectivité ?. Le succès des applis telles Runkeeper, Nike+ et Strava (populaires chez nous aussi) inspire toute une génération de professionnels du secteur médical et d'entrepreneurs technologiques. De mini-logiciels qui mesurent et tiennent à jour des performances, pourraient, moyennant une légère adaptation, être aisément utilisés dans les soins de santé, par exemple pour des patients souffrant de maladies chroniques. Suivi du diabète Il y aurait évidemment pas mal d'avantages à cela. Car si les médecins et les infirmiers doivent consacrer moins de temps à surveiller leurs patients grâce à l'utilisation d'applis médicales, cela pourrait générer pas mal d'économies. Une donnée qui n'a pas échappé à Human Interface Group, qui développe ce genre de système médical dans le cadre du projet Smarcos (programme européen Artemis). Approbation Se pose bien évidemment la question de la législation. Une application d'e-health ne peut ni cafouiller ni transmettre des informations erronées. Mais qui va la contrôler ? Comment être sûr de la qualité d'une application ? " Le débat fait rage à ce sujet ", poursuit Corthout. " Mais la règle générale semble être de dire que l'on tombe sous le coup de la Medical Devices Directive de la Commission européenne dès qu'on commence à prodiguer des conseils. Et lorsqu'une appli incite à l'action d'une manière ou d'une autre, elle doit être approuvée par l'Europe. Aux Etats-Unis, c'est la FDA qui est habilitée à valider un système comme outil médical, comme cela a déjà été le cas pour DiabetesManager. "Complémentaire Le Human Interface Group n'envisage pas l'appli comme un substitut des médicaments, mais comme un élément d'un traitement efficient, complémentaire donc aux médicaments. " Les applis peuvent être utilisées pour permettre aux médecins d'avoir une meilleure vision de ce qui se passe entre les visites médicales ", déclare encore Kris Verstappen. " Grâce à des mesures automatiques ou en invitant les patients à saisir eux-mêmes des mesures effectuées régulièrement (pression artérielle, taux de glucose, etc.), le médecin aura une vision plus claire de l'état du patient sur une plus longue période. Il pourra ainsi prodiguer de meilleurs conseils, ce qui conduira à une meilleure qualité des soins de santé. "