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Il y a environ un an et demi, on décidait que tous les pharmaciens (titulaires et adjoints), les stagiaires et les assistants pharmaceutico-techniques devraient désormais porter un badge dans l'enceinte de l'officine. Une contrainte qui ne remporte visiblement pas un grand succès derrière les comptoirs. Durant les deux mois de vacances, le Pharmacien a visité quelque 50 pharmacies un peu partout dans le pays. Une étude certes limitée, mais qui s'est pourtant révélée assez instructive. Constats Premier constat : le badge n'est absolument pas encore intégré dans la pratique. Moins d'un pharmacien flamand sur trois et un pharmacien wallon sur deux portent ce badge. A Bruxelles, la situation est un rien meilleure. Raisons invoquées A la question de savoir pourquoi ils ne portent par leur badge, les pharmaciens interrogés donnent trois principales raisons : l'oubli (" il est à l'arrière de l'officine et j'oublie de le porter "), la mise en doute de sa pertinence (" tout le monde me connait et sait que je suis le pharmacien "), et enfin son côté arbitraire (" mon assistante a 20 ans d'expérience et donne d'aussi bons conseils que moi ") ou son côté peu pratique (" il passe toujours à la machine " et " je le perds toujours "). Dans le rang des bons élèves, on évoque au contraire sa pertinence (" nous travaillons avec beaucoup de remplaçants et le badge permet aux nouveaux de se présenter ; le patient sait donc tout de suite à qui il a à faire ") ou son caractère obligatoire (" si l'Ordre l'a décidé, nous devons le faire ") Ordre des Pharmaciens L'Ordre des Pharmaciens n'a pour sa part pas changé son fusil d'épaule. " Nous insistons bien sur cette obligation qui est inscrite dans le Code ", explique le Phn Piet Van Maercke de l'Ordre. " En France, le système fonctionne d'ailleurs parfaitement bien. Le patient a le droit de savoir à qui il parle : avec le pharmacien-titulaire, l'adjoint, le stagiaire ou l'assistant pharmaceutico-technique. Certains patients préfèrent parler de choses plus confidentielles directement avec le pharmacien. Ils veulent recevoir de bons conseils et pour les questions plus sensibles, il est normal que le patient préfère parler au titulaire qu'à un jeune stagiaire. "