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" Si les pharmaciens réalisent des préparations depuis des siècles, les préparations magistrales d'aujourd'hui sont réalisées dans des conditions optimales, sur la base de formules validées, suivant des règles de préparation strictes, avec des matières premières contrôlées et des instruments très précis, afin de garantir des médicaments de qualité irréprochable. " Cette explication tirée d'une petite vidéo de l'APB résume à merveille le cadre de qualité dans lequel s'inscrit la réalisation des préparations magistrales. Grâce au Formulaire Thérapeutique Magistral, au Guide des Bonnes Pratiques Pharmaceutiques Officinales, à l'expertise du pharmacien et au Manuel de Qualité utilisé en pharmacie, les patients ont l'assurance de bénéficier de préparations réalisées dans les règles de l'art et dans le respect des normes de qualité en vigueur, poursuit l'association.Une préparation magistrale est un médicament à usage humain (ou vétérinaire) préparé par le pharmacien (ou à tout le moins sous sa responsabilité) et délivré sur la base d'une prescription rédigée par un médecin et destinée à un patient bien précis. Il peut s'agir d'une formule extrêmement spécifique, décrite dans un document de référence officiel ou à laquelle a été incorporée une spécialité pharmaceutique. Les préparation magistrales peuvent représenter une solution bien utile chez les patients allergiques à certaines composantes d'une spécialité commerciale, chez les personnes confrontées à des difficultés de déglutition, lorsque le dosage d'une spécialité existante n'est pas adapté ou en cas d'indisponibilité d'un médicament sur le marché. Cette approche permet également de combiner plusieurs médicaments dans une préparation unique, ce qui peut dans certains cas améliorer la compliance thérapeutique des patients polymédiqués.Elles sont à distinguer des " préparations maison " (p.ex. sirops contre la toux, comprimés contre les maux de gorge), qui sont désignées par le nom de préparations officinales et soumises à des règles de formulation moins strictes. Le pharmacien peut en définir lui-même la composition et, contrairement aux magistrales, elles peuvent être délivrées sans prescription.Le coût total d'une préparation magistrale remboursée correspond à la somme :du coût des produits qui y sont incorporés ;éventuellement du coût des excipients prescrits ou nécessaires à la préparation ;éventuellement du coût des récipients ;de l'honoraire que touche le pharmacien pour la préparation magistrale.Le montant de cet honoraire est fixé en fonction de la forme galénique et déterminé par la valeur (indexable) de la lettre-clé P. Au 1er janvier, celle-ci s'élevait à 1,899999.Le montant de l'honoraire est indépendant du nombre de modules réalisés ou entamés. Les préparations magistrales remboursées sont réparties en trois grandes catégories en fonction du temps nécessaire à leur réalisation - 20, 32,5 ou 50 minutes. L'honoraire de base recouvre également les excipients (gélules vides, excipients au sens strict...) et/ou les accessoires (p.ex. flacons pour gouttes oculaires), à l'exception des préparations dermatologiques à usage externe et rectioles.Pour les préparations magistrales non remboursées, il n'existe actuellement ni directives ni recommandations ; c'est ici le principe de la libre concurrence qui s'applique.Les préparations magistrales sont remboursées par l'assurance maladie lorsqu'elles ont été prescrites par un médecin, réalisées et délivrées par un pharmacien et lorsque les substances qui la composent figurent sur la liste des produits remboursables. Certaines seront remboursées intégralement, d'autres donneront lieu à un ticket modérateur à acquitter par le patient.L'APB rappelle par ailleurs quelques principes généraux. La réalisation de préparations magistrales fait partie des obligations du pharmacien dans le cadre de sa mission de santé publique. " Il ne pourra refuser de la réaliser que pour des motifs scientifiques - parce qu'elle n'est pas conforme à la loi ou parce qu'il ne dispose pas de l'équipement nécessaire, par exemple. Il commencera dans ce cas par se concerter avec le prescripteur et proposera si possible une solution alternative. Il n'a pas le droit de refuser pour des motifs purement économiques. "En principe, les préparations magistrales (et officinales) doivent être réalisées dans l'officine qui les délivre. Un pharmacien qui ne dispose pas des installations ou de l'équipement nécessaires peut néanmoins les sous-traiter moyennant le respect d'une série de conditions. Il devra par exemple notifier explicitement au patient qu'il a délégué la réalisation de la préparation ; la sous-traitance reposera en outre sur un protocole.Comme prévu dans le Cadre Pluriannuel, un cadre légal est en préparation pour la sous-traitance des préparations magistrales. Le texte doit toutefois encore passer le cap du parlement... et il n'est pas dit que ce sera chose faite avant la fin de la législature.