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Le changement climatique d'origine humaine pourrait avoir des répercussions sur la santé respiratoire, notamment l'asthme et les allergies, en raison de l'augmentation du pollen en suspension dans l'air. Les températures plus chaudes font en effet fleurir les fleurs plus tôt et les niveaux de CO2 plus élevés entraînent une plus grande production de pollen. Cependant, les tendances polliniques à long terme et le rôle du changement climatique dans les modèles polliniques ne sont pas bien compris.Des recherches menées en Allemagne et publiées dans la revue Frontiers in Allergy ont ainsi montré que certaines espèces de pollen, comme celui des noisetiers et des aulnes, ont avancé le début de leur saison de 2 jours par an maximum, sur une période de 30 ans. Quand d'autres espèces qui ont tendance à fleurir plus tard dans l'année comme les bouleaux et les frênes ont avancé leur saison de 0,5 jour en moyenne chaque année.Cette étude s'est plus spécifiquement penchée sur le transport des pollens en Bavière, afin de mieux comprendre comment la saison pollinique a évolué au cours du temps. Ce transport a d'importantes implications sur la durée, le timing et la sévérité de la saison pollinique allergique. Le pollen peut en effet parcourir des centaines de kilomètres et, avec les changements climatiques et la modification de la répartition des espèces, il est possible que les populations soient exposées à de 'nouvelles' espèces de pollen, c'est-à-dire à du pollen que le corps n'est pas habitué à rencontrer chaque année.C'est l'une des dernières études d'une longue série de recherches qui suggèrent que la saison pollinique s'allonge, certaines ont montré que la saison pollinique aux États-Unis et au Canada a été prolongée jusqu'à 20 jours au cours des 30 dernières années. "Le changement climatique va potentiellement entraîner des changements dans les modèles de précipitation, avec plus de jours sans gel, des températures atmosphériques saisonnières plus élevées, et plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Ces changements peuvent affecter le moment où la saison pollinique commence et se termine et sa durée chaque année, la quantité de pollen créée par les plantes et la quantité présente dans l'air, la façon dont le pollen affecte notre santé, la quantité de pollen à laquelle nous sommes exposés et notre risque de ressentir des symptômes d'allergie", expliquent les CDC américains.Les spécialistes estiment que les tendances polliniques liées au climat, à l'utilisation des terres et à la couverture des sols vont probablement exacerber encore les effets sur la santé respiratoire dans les décennies à venir.