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Les hôpitaux disposent de leur propre politique de médicaments. Ils ne sont pas tenus de suivre des normes 'génériques' déterminées. D'après les échanges dans l'assemblée, on comprend vite que le financement des hôpitaux est soutenu en grande partie par les laboratoires des grandes marques et que le gouvernement reste donc prudent. Les hôpitaux parviennent à obtenir des prix très bas pour ces produits de marque - les dénommées formules d'achat - et engrangent donc ces bénéfices. Les génériques ne peuvent en aucun cas offrir de tels prix plancher, tout comme d'ailleurs les biosimilaires à l'avenir. Mais, comme le souligne l'assemblée, le gouvernement ne dispose d'aucune vue sur l'impact des médicaments de marque dans le financement des hôpitaux. Un manque total de transparence. Un fait qui s'apparente à une option politique : ni confirmé, ni démenti. Politique Ce débat a aussi évoqué la politique 'dure' de la Belgique en matière de reconnaissance et de remboursement des biosimilaires. Pour FeBelGen - qui représente également le secteur des biosimilaires -, il y a quelque chose d'illogique à ce qu'un biosimilaire soit approuvé par l'EMA et donc l'Europe, et qu'il doive ensuite entamer un parcours du combattant pour obtenir les autorisations nécessaires en Belgique. " Quand un médicament est approuvé par l'EMA, c'est bien et tout à fait équitable. Quelle est encore la valeur d'un enregistrement après ? " Joris Van Assche a un sentiment de 'déjà vu'. " Toutes les remarques qui sont mentionnées aujourd'hui, je les ai déjà entendues il y a dix ans quand il était question des médicaments génériques. Cela me fait bien plaisir d'entendre aujourd'hui ouvertement dire que les génériques sont identiques aux originaux ". L'illogisme souligné par Van Assche n'est pas partagé par tous les participants. " La reconnaissance d'un médicament et son remboursement sont deux facette bien séparées ", entend-on. Certains évoquent aussi le 'risque' de ces biosimilaires, étant donné qu'ils ne sont jamais identiques. " Mais ", ajoute un intervenant, " si on devait comparer deux lots de médicaments de marque, on trouverait aussi parfois des différences ". Prescriptions Durant le panel de discussions, la question de la réticence des médecins et des hôpitaux vis-à-vis des biosimilaires a également été évoquée. Par rapport à de nombreux autres pays, la Belgique ne fait que peu d'usage de cette possibilité de traiter plus de patients avec des frais mieux contrôlés. Il existe aujourd'hui trois molécules biosimilaires, mais qui ne connaissent pas un grand succès. " Nous avons investi dans les biosimilaires, mais nous restons avec un immense stock parce que les médecins n'ont à l'heure actuelle aucune raison de prescrire un biosimilaire ", explique un représentant d'un laboratoire. " A l'étranger, cela fonctionne. Ici pas. Les hôpitaux et les médecins doutent encore. Ils ont besoin d'une sorte d'incentive pour franchir le pas. Et quand viendra-t-il ? " Une question qui n'a suscité aucune réponse...