Pour FeBelGen, les nouvelles mesures d'économies décidées par le gouvernement sont un peu la goutte qui fait déborder le vase. Pour un secteur qui fait économiser tant d'argent aux patients et à la collectivité, c'est un peu dur, estime Olivier Remels, son porte-parole.
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L'objectif de FeBelGen est de travailler de façon constructive avec les autorités. Sa raison d'être : fournir le médicament ad hoc à un prix d'ami. Toutefois, le marché des génériques reste modeste. Et sur un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros, 30 millions d'économies ont été décidées. Déséquilibré, estime Remels. DCI, une aventure ? En 2012, ce ne sont pas moins de cinq mesures d'économies qui toucheront le secteur générique. La décision de rendre la substitution obligatoire pour les antibiotiques et les antimycosiques est sans doute celle qui a le plus de mal à passer. Chaque mois, l'INAMI fera une liste de l'antibiotique ou de l'anti-mycosique le meilleur marché. Le produit qui dépasse de 5 % est automatiquement substitué. Pour les firmes concernées, c'est un risque énorme et une difficulté d'adaptation. Auront-elles encore l'opportunité de vendre leur produit ? Qu'est-il prévu en cas de dumping manifeste ? Trois business models Les économies sont lourdes à porter pour le secteur des génériques. Les antibiotiques, antimycosiques et IPP représentent ensemble environ un tiers du chiffre d'affaires du secteur. Les baisses de prix linéaires (prix modulables) pèsent lourd pour les entreprises concernées puisqu'elles doivent livrer 2 % d'économies. Idem pour le système de plafonds au niveau des IPP (substitution automatique pour les médicaments outliners) : les autorités en espèrent 14,5 millions. De plus, il faut aussi compter sur une diminution supplémentaire de 10 % pour les médicaments de la catégorie A. Lorsque le brevet des 'vieux' médicaments expire après 12 à 15 ans, le générique doit s'adapter au prix de ceux-ci, soit une baisse de l'ordre de -31 % qui atteint même - 41 % pour la classe A. Le secteur doit affronter trois types de business models, avec une structure de prix spécifique : les prix modulables, la substitution automatique et les prix plafonds. Ce qui nécessite forcement des efforts et des investissements supplémentaires. Des efforts non recompensés ? Le pire est sans doute que le secteur se sent maltraité alors qu'il livre d'importantes économies pour la collectivité et le patient de par son existence même. " Le moteur des économies potentielles est au point mort. En Belgique, la part de marché des médicaments bon marché en ambulatoire stagne à 50 % environ. L'an passé, seuls 25 médicaments génériques ont été mis sur le marché. " En milieu hospitalier, la part de marché des générique ne dépasse pas 2 à 4 %. " La Belgique est à la traîne par rapport à ses voisins. Il manque des véritables incitants pour les médicaments génériques. Il est notoire que des nouveaux dossiers ne sont plus déposés. La Belgique a manqué 80 millions d'économies en 2010-2011. " Le secteur n'a pas l'oreille des autorités. " En tout état de cause, il ne faudrait pas de nouvelles mesures d'économies structurelles. Le secteur doit d'abord digérer celles-ci. " Remels espère qu'une concertation avec les autorités est possible pour amoindrir les effets de certaines mesures décidées. Et de vrais incitants sont indispensables.