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La France semble de plus en plus se diriger vers la fin du remboursement de l'homéopathie. Ainsi, le 28 juin dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) s'est prononcée en ce sens au motif que "les médicaments homéopathiques n'ont pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier un remboursement". Il s'agit d'un avis scientifique, le gouvernement n'a pas encore légiféré en la matière. Il s'ajoute néanmoins au concert de voix se faisant entendre pour prôner ce déremboursement. Et notamment une tribune intitulée "Il faut dérembourser", parue en décembre dernier dans L'Express et signée par 130 membres des académies des sciences, de médecine et de pharmacie. L'économie pour la Sécurité sociale est estimée à 126 millions d'euros. "Contrairement aux autres médicaments, les médicaments homéopathiques n'ont pas été évalués scientifiquement avant d'être inscrits au remboursement il y a plusieurs décennies. Dans ce contexte, le ministère des Solidarités et de la Santé a saisi l'HAS pour évaluer le bien-fondé du maintien au remboursement par l'assurance maladie des médicaments homéopathiques", explique l'HAS dont la Commission de la transparence a mené la première évaluation scientifique française sur ce type de produit. 1.200 médicaments homéopathiques ont ainsi été évalués, plus de 1.000 publications scientifiques analysées et les trois laboratoires concernés (Boiron, Weleda et Rocal-Lehning) entendus. Cette commission s'est intéressée aux données scientifiques concernant 24 affections et symptômes traités par homéopathie tels que troubles de l'anxiété, verrues plantaires, soins de support en oncologie, infections respiratoires aiguës chez l'enfant, etc. "Pour l'ensemble de ses infections, la Commission de la transparence a considéré que ces médicaments n'ont pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier un remboursement. Plusieurs raisons motivent cette conclusion: absence de preuve de l'efficacité; pas de nécessité de recourir systématiquement à des médicaments pour traiter des pathologies sans gravité ou qui guérissent spontanément; absence d'études robustes permettant d'évaluer l'impact des médicaments homéopathiques sur la qualité de vie des patients; et absence d'impact attribuable aux médicaments homéopathiques sur la consommation d'autres médicaments, la diminution du mésusage, le nombre d'hospitalisations, les retards à la prise en charge ou sur l'organisation des soins". La balle est à présent dans le camp de la ministre des Solidarités et de la Santé à qui il appartient de prendre la décision finale sur le maintien ou non du remboursement des médicaments homéopathiques.