...

Soupçonnant qu'une mutation génétique pourrait en être la cause, une équipe franco-américaine a tenu à vérifier cette hypothèse en séquençant le génome entier d'une petite fille de sept ans qui avait contracté la grippe (virus influenza A H1N1) à l'âge de deux ans et demi, et avait dû être admise en unité de soins intensifs pédiatriques en raison de la sévérité de la maladie. En bonne santé aujourd'hui, celle-ci ne présentait à l'époque aucune pathologie pouvant expliquer sa vulnérabilité au virus grippal.Couplée à celle du génome de ses parents, l'analyse a permis de montrer que la jeune patiente avait hérité de deux copies mutées du gène IRF7 codant pour une protéine qui amplifie la production d'interféron en réponse à une infection virale. Ces copies provenaient de ses parents, la mère et le père ne possédant chacun qu'une seule version mutée du gène.Ignorée jusqu'ici, cette configuration très rare aurait désactivé le gène IRF7 et entraîné un dysfonctionnement subtil du système immunitaire de la fillette, empêchant son organisme de produire l'interféron et donc de combattre le virus de la grippe.Les chercheurs espèrent pouvoir approfondir leurs travaux en analysant le génome d'autres enfants ayant contracté une grippe maligne. Ils estiment également que des stratégies thérapeutiques disponibles basées sur les interférons recombinants pourraient aider à combattre les formes sévères de grippe chez les enfants présentant une mutation génétique similaire.