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Une semaine après s'être insurgé contre l'avancement de l'avant-projet de loi qui devrait autoriser les pharmaciens à prescrire et administrer le vaccin contre le Covid-19, considérant qu'il s'agit là d'une volonté de reléguer les médecins généralistes au rôle de secrétaires de luxe pour le tracing et le testing du Covid-19 et donc d'autoriser les pharmaciens à pratiquer la médecine, l'ABSyM poursuit sa croisade. Le syndicat des médecins a en effet envoyé une lettre ouverte au Premier ministre Alexander De Croo et au ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke, demandant le retrait immédiat de cet avant-projet de loi. "Ce sont les pharmaciens qui sont corporatistes, pas les médecins", insiste l'ABSyM en déplorant en outre que "si les médecins administrent des vaccins dans leur cabinet, ils ne peuvent pas le facturer, sauf si la consultation était prévue pour une autre raison".Pour le syndicat, les pharmaciens "s'inquiètent de leur revenu, mis à mal par l'arrivée des pharmacies en ligne et des chaînes de pharmacies". Il renvoie au rapport de Sirius Insight, un cabinet de conseil qui réalise chaque année une analyse du marché des pharmaciens: "Le rapport 2021 a révélé que 41% des pharmacies d'officine belges ont un "faible potentiel de clientèle". Ceux qui prétendent que les médecins sont corporatistes en la matière se trompent donc".L'ABSyM se dit encore attaché à "une bonne collaboration avec les pharmaciens et les infirmiers, mais cette initiative législative risque de compromettre cette collaboration harmonieuse. Il n'existe aucune preuve scientifique que le taux de vaccination contre le Covid-19 augmenterait si les pharmaciens étaient également impliqués". "La très bonne entente entre pharmaciens et médecins, qui s'est transformée à juste titre ces dernières années en une véritable fraternité, est catapultée dans le royaume des ténèbres d'un simple trait de plume", estime le Dr Luc Herry, président de l'ABSyM (photo). Collaborons!L'APB a bien sûr réagi à cette fronde et à la position commune du GBO-Cartel et AADM/Domus Medica. Ces derniers, s'ils semblent se montrer plus ouverts, n'en concluent pas moins en demandant aux associations professionnelles des pharmaciens et aux décideurs politiques, "dans l'intérêt du citoyen et de la rapidité d'une campagne de rappel via les centres de vaccination et les cabinets de médecine générale, de continuer à adopter une approche collaborative et de ne pas ouvrir rapidement de nouvelles voies supplémentaires qui ne feraient que compliquer la coopération future".L'APB rappelle que "Cela fait plus d'un an et demi maintenant que l'ensemble de notre secteur porte un message concerté aux autorités: les pharmaciens sont disposés à prêter main-forte dans la lutte contre le Covid-19 là où leurs compétences et leur expertise peuvent s'avérer utiles. Nous regrettons les positions très dures notamment de l'Absym, mais nous restons ouverts au dialogue et à la collaboration, avec les médecins et les autres professionnels de santé concernés". L'Association conclut en assurant souhaiter "laisser le débat politique se mener avec sérénité".