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Ces femmes ont bénéficié d'un traitement local (chirurgie combinée ou non à de la radiothérapie) et d'un traitement hormonal adjuvant (inhibiteurs de l'aromatase seuls versus modulateurs sélectifs des récepteurs oestrogéniques seuls versus les deux traitements associés) durant 4-6 ans. Au moment de leur inclusion, ces patientes étaient toutes cliniquement indemnes de cancer et ne présentaient aucun signe de récidive.Les patientes ont été randomisées en deux groupes : 2426 patientes ont reçu du létrozole en continu (2,5 mg/jour par voie orale pendant 5 ans) et 2425 patientes l'ont reçu de manière intermittente (administration de 2,5 mg/jour par voie orale pendant 9 mois, suivie d'une interruption de 3 mois au cours des années 1-4, et enfin 2,5 mg/jour durant les 12 mois de la 5e année). Au bout d'un suivi médian de 60 mois (IQR 53-72), la survie sans maladie atteignait 85,8 % (IC 95 % 84,2-87,2) dans le groupe létrozole intermittent, versus 87,5 % (IC 86,0?88,8) dans le groupe létrozole continu (hazard ratio 1,08, IC 95 % 0,93-1,26 ; p = 0,31). Les effets indésirables étaient comparables dans les deux groupes. Les effets indésirables de grade 3-5 les plus fréquents étaient de l'hypertension artérielle (584 [24 %] des 2417 patientes du groupe létrozole intermittent versus 517 [21 %] des 2411 patientes du groupe létrozole continu) et des arthralgies (136 [6 %] versus 151 [6 %]).Cinquante-quatre patientes [1 %] du groupe létrozole intermittent et 30 patientes [1 %] du groupe létrozole continu ont présenté une ischémie cérébrovasculaire de grade 3-5, 16 (9 [<1 %] versus 7 [<1 %]) ont présenté des hémorragies de grade 3-5, et 40 (19 [1 %] versus 21 [1 %]) ont présenté une ischémie cardiaque de grade 3-5.En tout, 23 (<1 %) des 4851 patientes sont décédées pendant le traitement d'étude (13 [<1 %] des 2417 patientes du groupe létrozole intermittent versus 10 [<1 %] des 2411 patientes du groupe létrozole continu). Chez les femmes post-ménopausées souffrant d'un cancer du sein avec récepteurs hormonaux positifs, une interruption de l'administration prolongée de létrozole n'est pas associée à une amélioration de la survie sans maladie, comparativement à l'administration continue de létrozole. Cette étude démontre toutefois que l'administration intermittente de ce traitement n'est pas moins efficace et qu'elle peut être envisagée chez les patientes souffrant d'effets indésirables lors de l'administration prolongée. Cette administration intermittente est également attractive en termes de diminution des coûts et d'amélioration de la qualité de vie.Colleoni, M. et al.: Extended adjuvant intermittent letrozole versus continuous letrozole in postmenopausal women with breast cancer (SOLE): a multicentre, open-label, randomised, phase 3 trial. www.thelancet.com/oncology Published online November 17, 2017 http://dx.doi.org/10.1016/S1470-2045(17)30715-5