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En février dernier, suite aux polémiques suscitées par l'affaire Médiator, le ministre français de la Santé publique Xavier Bertrand décidait de lancer les Assises du médicament. Six groupes de travail étaient ainsi chargés de réfléchir à la refonte du système sanitaire des produits de santé. Après plus de trois mois de travaux, l'Ordre national des pharmaciens (ONP) vient de publier les fruits de ses réflexions. Comment redonner confiance aux Français dans leur système sanitaire ? Pour l'ONP, des améliorations doivent certes être réalisées, sans pour autant tomber dans l'excès. Tout en étant perfectible, le système sanitaire français fait déjà preuve d'une réelle efficacité. Outre le renforcement de la pharmacovigilance, l'Ordre insiste surtout sur l'indépendance des pharmaciens travaillant dans le secteur de l'industrie pharma. Ceux-ci doivent pouvoir assurer leur devoir d'alerte en étant à l'abri des pressions et d'éventuelles sanctions infligées par leurs employeurs. Liens d'intérêts transparents Selon l'Ordre, il est également impératif de rassurer les Français sur l'objectivité des professionnels de la santé et des experts qui collaborent avec l'industrie dans le cadre de la recherche. Cette transparence pourrait être assurée par la publication de toutes les rémunérations, directes ou indirectes venant des laboratoires. Une plus grande transparence qui devrait se retrouver aussi au niveau des formations données aux pharmaciens par l'industrie. L'ONP propose d'autoriser le financement de formations par les laboratoires " uniquement sous réserve de non-exclusivité et de transparence ". Plus audacieux, il souhaite même que la formation initiale et continue aborde les accidents et scandales sanitaires, afin de " développer l'esprit critique des professionnels de santé sur la santé publique ". Enfin, il faudrait veiller à la qualité des visites des délégués médicaux, en établissant une distinction nette entre la publicité et l'information scientifique.