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Des chercheurs français de l'université de Grenoble se sont demandés s'il n'y avait pas moyen d'intensifier la conciliation médicamenteuse dans les services d'urgence, réputés pour être les services les plus à risque en termes de sécurité de la prise en charge médicamenteuse, la présence pharmaceutique y étant en général faible.Dans leur étude, ils ont évalué les résultats de 30 mois de conciliation médicamenteuse aux urgences : cette conciliation était effectuée selon les recommandations de la Société française de pharmacie clinique (SFPC). Le pharmacien corrigeait les divergences non intentionnelles (DNI), caractérisées et classées selon le niveau de risque des médicaments concernés. La gravité potentielle de ces divergences a été quantifiée. Résultats? En 30 mois, 1727 patients ont bénéficié d'une conciliation médicamenteuse. Chez au moins 32% d'entre eux, on a repéré une DNI et 29% des omissions de traitement ou des erreurs de dose concernaient une spécialité à haut risque (89,5% appartenant aux antiagrégants, anticoagulants, antidiabétiques ou bêtabloquants)."La conciliation médicamenteuse aux urgences diminue les divergences non intentionnelles concernant les spécialités à haut risque. Le mode proactif est plus efficient", concluent les auteurs dont l'étude est parue dans Le pharmacien hospitalier clinicien.L'année dernière, une revue systématique de la littérature et une méta-analyse sur l'effet de la réconciliation médicamenteuse dirigée par un pharmacien aux urgences a montré qu'elle se traduisait par une diminution significative du nombre d'écarts de médicaments (-68%) et du nombre d'événements indésirables potentiels liés aux médicaments dans toutes les classes.