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Peut-être faites-vous partie des centaines de pharmaciens ayant pris part à notre enquête. Pour la première fois, nous vous avions offert la possibilité de compléter le questionnaire en ligne, ce qu'ont fait six répondants sur dix. L'échantillon est représentatif tant au niveau du sexe, de l'âge et de l'expérience. Un répondant sur deux était propriétaire d'une officine. Crise L'enquête comprenait différents volets, dont " le pharmacien et la crise ", sans doute le plus important d'entre tous. Car la crise se fait bel et bien sentir en pharmacie. Selon près de sept pharmaciens sur dix (67,3 %), les patients achètent moins de médicaments qu'avant. Une tendance encore plus marqué au niveau de la parapharmacie : près de huit pharmaciens sur dix (79 %) affirment que la vente de parapharmacie a sérieusement diminué. Soit bien plus qu'il y a deux ans, où 'seuls' 66 % de sondés répondaient par l'affirmative. Les pharmaciens néerlandophones dénoncent davantage cette réalité, contrairement à 2010 où les francophones étaient les premiers à évoquer cette tendance. Il est également plausible que la tendance déployée il y a deux ans en Wallonie ait à présent gagné la Flandre. A la trappe Plus inquiétant encore, le fait que sept pharmaciens sur dix disent être de plus en plus confrontés à des patients qui décident de se passer de certains de leurs médicaments. Du côté francophone, ce pourcentage monte même à 73,6 %. En 2010, à peine la moitié des pharmaciens (49,6 %) dénonçaient ce phénomène. Tout comme en 2010, quatre pharmaciens sur dix disent avoir des clients qui demandent des reports de paiement par manque d'argent pour payer leurs médicaments. Un problème qui, comme il y a deux ans, semble toucher davantage la Belgique francophone que néerlandophone (51,5 % contre 33,7 %). Alternatives La situation économique précaire fait en sorte que les pharmaciens conseillent plus spontanément à leurs patients des alternatives meilleur marché. En 2010, 67,4 % des pharmaciens indiquaient la 'voie' bon marché, contre 81,5 % aujourd'hui. Huit pharmaciens sur dix précisent que les patients eux-mêmes demandent une solution moins onéreuse. Un pourcentage qui n'était encore que de 65,5 % en 2010. Ce phénomène est beaucoup plus marqué au Nord qu'au Sud du pays (88,1 % contre 69,5 %). Conclusion Les médicaments ont beau être devenus moins chers, les patients ont toujours plus de mal à pouvoir se les payer. Ils ont déjà supprimé de leur panier les produits de parapharmacie et on constate qu'ils ont de plus en plus de problèmes à payer leurs médicaments réguliers. Dans le meilleur des cas, ils demandent une alternative meilleur marché; dans le pire, un report de paiement. Mais le pharmacien prend ses responsabilités. Bien plus qu'avant, il prend l'initiative d'informer ses patients de l'existence de formes génériques.