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Le moins que l'on puisse dire, c'est que le nouveau ministre français de la Santé aura débuté son mandat sur les chapeaux de roue. L'affaire " Mediator " en guise d'étrennes, Xavier Bertrand aurait sans doute préféré s'en passer. Car le scandale autour de cet anti-diabétique - qui aurait provoqué la mort de 500 à 2.000 personnes en France depuis 1976 - a remis en cause tout le système sanitaire français et clairement mis en lumière les défaillances graves du système de surveillance. " On ne peut pas conserver l'Afssaps [Nldr l'équivalent de notre AFMPS] et son fonctionnement dans son état actuel ", a ainsi déclaré le ministre de la Santé. " Son financement, aujourd'hui assuré à 80 % par les laboratoires, sera assuré intégralement par l'Etat, qui recevra les redevances de l'industrie. " Attendu pour mars prochain, le rapport " Mediator " rédigé par deux médecins devrait dresser les contours de la future loi sur la réorganisation de l'Afssaps. Les deux experts ont déjà déclaré vouloir rendre publique la liste des contrats qui lient les professeurs de médecine à des laboratoires pharmaceutiques et nommer des personnalités indépendantes pour contrôler l'ensemble de la filière du médicament. La fraude sous toutes ses coutures Le ministre de la Santé a également fait part de sa volonté de renforcer la lutte contre la fraude. Il n'est d'ailleurs pas le seul. L'Ordre des pharmaciens dénonce lui aussi le développement inquiétant du trafic de médicaments via des ordonnances falsifiées. Selon sa présidente, Isabelle Adenot, les fraudeurs sont de mieux en mieux organisés et adoptent tous le même modus operandi : un faux malade pousse les portes d'une officine muni d'une fausse prescription, tandis qu'un complice joue en coulisse le rôle du médecin prescripteur. Solution avancée par l'Ordre pour mettre fin à ces trafics : l'e-ordonnance. Une idée qui pourrait bien séduire un gouvernement sarkozien fermement décidé - et forcé - à resserrer la vis..