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Quand un brevet s'apprête à tomber dans le domaine public, les labos pharma cessent aussitôt leurs campagnes de pub et de marketing sur le produit concerné. Dès la chute du brevet, les médicaments génériques, meilleur marché, rappliquent dare-dare, diminuant encore les ventes de l'original. Le marketing représente une part colossale dans le lancement et la politique de vente des médicaments. Chaque année, des dizaines de milliards d'euros sont dévolus à cette promotion de par le monde. Une enveloppe budgétaire qui pèserait jusqu'à deux fois plus lourd que celle dédiée au développement des médicaments. Les laboratoires se tournent dès lors vers de nouveaux médicaments, forcément plus chers. Une chance manquée pour le patient et l'assurance-maladie, selon l'étude sur l'impact du marketing pharmaceutique aux Etats-Unis menée par Ernst Osinga et présentée la semaine dernière à l'université de Groningue. La situation américaine ne peut certes pas être comparée en tous points à celle de notre pays. Exemples de différences parmi d'autres : les restrictions portant sur les publicités pour des médicaments à la télévision sont bien moins strictes qu'en Belgique, et les médecins sont davantage pris comme cible privilégiée des techniques marketing. Les labos parviennent ainsi à convaincre plus facilement les médecins de changer leur prescription et d'opter pour des médicaments encore protégés par des brevets. RuG