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En 2017, aux États-Unis, la FDA a donné son approbation réglementaire pour une "pilule numérique", soit un médicament dont l'ingestion réelle pourrait être surveillée à distance. La pilule Abilify Mycite est commercialisée par Otsuka mais le système de surveillance est fourni par Proteus Digital Health.Une équipe multidisciplinaire de chercheurs de l'université de Gand, sous la direction de Wim van Biesen (néphrologue), s'est penchée sur cette pilule numérique et un autre système équivalent d'AiCure qui repose sur la reconnaissance faciale. Les deux systèmes rappellent non seulement aux patients de prendre leur médicament ils mais vérifient également la prise réelle. Dans ce processus, des données liées aux patients autres que celles relatives à la prise de ladite pilule sont également collectées et envoyées à un système informatique de la société fournisseuse du service et éventuellement à des tiers. "Bien que commercialisée comme "innovation", l'introduction de tels systèmes soulève des questions quant à la limitation de l'autonomie des patients, les utilisations secondaires des données des patients, l'impact sur la responsabilité du médecin et l'inflation artificielle des prix des médicaments", mettent en garde ces chercheurs."Alors que la prise incorrecte de médicaments peut être problématique, on peut se demander si les systèmes de surveillance à distance des prises sont, d'un point de vue éthique, juridique et social, le moyen idéal de remédier à ce problème", s'interrogent-ils dans un article paru dans Acta Clinica Belgica le 23 décembre 2019.