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Le rapport annuel de l'Inami est bien plus qu'une simple succession de chiffres et de tendances sur la consommation pure et dure des soins de santé. Il consacre ainsi notamment un chapitre entier à la fraude sociale en matière d'indemnités. Il y a trois ans, un plan d'action avait été lancé pour tenter de réduire ce type de fraudes. Et cette lutte contre les personnes cumulant des indemnités d'invalidité et d'autres revenus ou abusant du système s'est depuis fortement renforcée. L'unité anti-fraude dit traquer en priorité les grandes affaires frauduleuses. La comparaison des chiffres 2008 et 2009 montre clairement que la recherche fut bien moins fructueuse en 2009. Le nombre de cas détectés par des contrôles sur les lieux de travail a par contre augmenté. Incapacité de travail Environ 6 % des Belges bénéficient d'une indemnité d'invalidité. Soit pour 2010, quelque 411.000 cas d'incapacité primaire, autrement dit une incapacité de travail de moins d'un an. Ce pourcentage est en nette augmentation par rapport aux données des années précédentes. En 2004, la Belgique ne comptait 'que' 310.000 citoyens en incapacité primaire. Selon l'Inami, cette progression s'explique notamment en raison de facteurs démographiques (vieillissement de la population et relèvement de l'âge de la retraite des femmes), médicaux (émergence de nouvelles pathologies) et socio-économiques. Cette tendance ne se limite d'ailleurs pas à notre seul pays, mais s'observe dans l'ensemble des Etats membres. L'année dernière, l'Inami décidait alors de créer une Taskforce 'incapacité de travail' destinée à analyser le phénomène afin de définir des choix stratégiques. Le rapport rendu en février dernier dresse toute une liste de recommandations. Médicaments Dans ce rapport, l'Inami a également listé l'ensemble des spécialités pharmaceutiques (prescrites et remboursées) délivrées en pharmacie. Des chiffres sans grande surprise, si ce n'est les montants vertigineux atteints. La classe C (système cardio-vasculaire) décroche la première place du classement avec 645.561.704 euros (dont 585.742.801 liés à une prescription faite par un médecin généraliste). Elle est suivie de la classe N (système nerveux central) avec 453.181.298 euros (dont 331.325.654 liés à un M.G.), et de la classe L (cytostatiques) avec 342.396.876 euros (dont 250.462.282 liés à une prescription faite par un spécialiste). Les classes L et S (organes sensoriels) sont d'ailleurs les seules à être majoritairement prescrites par les spécialistes. Au niveau du prix en DDD, trois classes se distinguent particulièrement : les J (anti-infectieux à usage systémique), L et S.