En France, l'Assurance Maladie lance une large campagne de sensibilisation et d'information pour favoriser un juste recours aux médicaments. La population et les professionnels de santé sont invités à une certaine sobriété médicamenteuse, un enjeu majeur pour le système de santé et pour l'environnement.
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"Ne soyez pas surpris si votre médecin ne vous prescrit pas de médicament. Faites-lui confiance." Tel est le slogan de cette nouvelle campagne qui s'inscrit dans un contexte d'attention accrue au bon usage du médicament et à la gestion durable des ressources, notamment pharmaceutiques. Les médicaments représentent l'un des principaux postes de dépenses de l'Assurance Maladie, les médicaments les plus remboursés en volumes appartenant à la famille des antalgiques, près de 70% des assurés en ont en effet bénéficié en 2023. Ce plan d'actions pour renforcer le bon usage des médicaments et la pertinence des prescriptions se décline dans les conventions signées avec les professionnels de santé, notamment les médecins libéraux et les pharmaciens, en favorisant la pertinence des prescriptions et le recours aux génériques et biosimilaires. Ainsi que par un accompagnement gradué et attentionné des prescripteurs, au travers de la mise à disposition de profils individuels comparatifs, d'actions d'information et de formation, et par des campagnes de sensibilisation destinées à la population. Pour l'Assurance Maladie française, il s'agit en effet d'encourager, sans culpabiliser, le dialogue médecins-patients, pour permettre un usage raisonné des médicaments, afin de mieux soigner, avec moins de produits médicamenteux.Tous prêts à réduireL'enquête réalisée par BVA pour l'Assurance Maladie, témoigne d'une attente forte des Français (1 patient sur 2) pour bénéficier d'une prescription de médicaments lors d'une consultation. Une large majorité de médecins déclarent, quant à eux, ressentir une pression de la part de leurs patients dans ce domaine. Résultat? Seule une consultation sur cinq n'aboutit pas à une prescription de médicaments, un chiffre très nettement inférieur à celui observé dans les pays européens voisins, où il varie entre un tiers et près de la moitié des consultations sans prescription de médicaments. Cependant, près de 9 répondants sur 10 déclarent qu'ils seraient satisfaits d'une consultation sans prescription, avec une explication des motifs. Ils sont en attente d'informations et de réassurance de la part des médecins pour les inciter à prendre moins de médicaments. Un volet de cette campagne est donc spécifiquement dédié aux professionnels de santé, avec divers outils mis à leur disposition: une affiche, une fiche FAQ pour aider les médecins à répondre aux questions les plus fréquentes des patients, une ordonnance de conseils et d'alternatives thérapeutiques à donner aux patients pour leur "prescrire" des conseils et des alternatives thérapeutiques, concernant leur alimentation, l'activité physique, etc., une vidéo "Au coeur de votre pratique" sur le sujet, et une boîte à outils pour les aider à accompagner les patients polymédiqués et à risque iatrogène (prescription, traitements, accompagnement...).Ce travail de sensibilisation prend place dans un mouvement global de prise de conscience de la surconsommation des médicaments où grand public et professionnels se disent ouverts à la réduire, la place du médicament dans les prescriptions ne semblant pas figée.