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Pour lutter contre les bactéries, les cellules du système immunitaire produisent de l'hypochlorite qui attaque les bactéries en oxydant leurs protéines. Malheureusement, les bactéries ont trouvé des subterfuges pour résister à cette attaque. Camille Goemans de l'Institut de Duve de l'UCLouvain a mis au jour l'un d'entre eux : la protéine bactérienne CnoX qui protège les bactéries de l'eau de javel et répare les parties bactériennes endommagées. Cette découverte, publiée en mai 2018 dans Molecular Cell, lui vaut de recevoir aujourd'hui le Prix Eugène Yourassowsky du FNRS. Le Prix Eugène Yourassowsky récompense une thèse de doctorat réalisée dans le domaine de la microbiologie médicale et des maladies infectieuses. Boursière FRIA/FNRS au sein de l'équipe de Jean-François Collet à l'Institut de Duve de l'UCLouvain, Camille Goemans a consacré sa thèse aux bactéries du microbiote intestinal et plus particulièrement à la façon dont ces bactéries se défendent face à notre système immunitaire."Au lieu d'être attaquée par l'hypochlorite, comme le sont les autres protéines bactériennes, CnoX (protéine appelée chaperonne) s'active, protège les bactéries de l'oxydation et aide les protéines endommagées à se replier correctement. Une fois l'attaque terminée, CnoX transfère ses substrats à des chaperonnes capables d'utiliser l'énergie cellulaire pour replier correctement les protéines endommagées par l'hypochlorite", précisait Camille Goemans en 2018. De plus, CnoX, produite par un grand nombre de bactéries, possède à la fois une activité chaperonne et une activité protectrice contre l'oxydation. "Elle est essentielle à la survie des bactéries comme Escherichia coli, en présence d'eau de javel. En clair, CnoX permet aux bactéries de survivre aux attaques de notre système immunitaire et ainsi aux infections de perdurer".