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Cette association, qui regroupe les Académies des sciences de tous les pays de l'Union européenne, note d'abord que les indications revendiquées par l'homéopathie sont "invraisemblables et incohérentes". Si les auteurs de l'avis reconnaissent qu'un "effet placebo " peut être observé chez certains patients, ils insistent sur le fait qu'il n'y a "pas de maladies connues pour lesquelles il existe des preuves solides et reproductibles de l'efficacité de l'homéopathie". En outre, ils déplorent un contrôle qualité peu efficace lors de la préparation des remèdes homéopathiques.Les scientifiques s'inquiètent aussi du fait que des patients peuvent pâtir de l'utilisation de produits homéopathiques, retardant ainsi la recherche de soins médicaux qui ont fait leurs preuves, que ce soit en médecine humaine ou dans la pratique vétérinaire. Ils s'alarment d'ailleurs que "de tels produits puissent être utilisés de préférence à des médicaments de référence pour traiter des infections chez des animaux de rente", avec les conséquences possibles en santé humaine lorsqu'ils sont consommés.C'est dans ce cadre que l'EASAC émet quatre recommandations. L'association réclame que tout produit soit dans l'obligation de démontrer son efficacité, sa sûreté d'utilisation et sa qualité de fabrication, sur la base de preuves objectives, vérifiables et proportionnées aux indications visées, pour obtenir le statut de médicament. De même, les systèmes de santé publique ne devraient pas rembourser les produits homéopathiques à moins qu'ils n'aient démontré leur efficacité et leur sécurité d'utilisation lors d'essais cliniques. La composition des remèdes homéopathiques devrait être étiquetée comme les autres produits de santé et indiquer clairement les ingrédients et leur quantité présents dans la formulation. Enfin, les messages publicitaires clamant l'efficacité, la sûreté et la qualité de produits homéopathique devraient s'appuyer, là encore, sur des preuves scientifiques.Un positionnement qui rejoint celui des 2tats-Unis où tous les produits sont désormais dans l'obligation d'apporter la preuve scientifique de leur efficacité pour rester sur le marché, et qui commence à être entendu en Europe, notamment en Grande-Bretagne où le système de santé envisage de dérembourser l'homéopathie.Lequotidiendupharmacien