...

Quel impact a eu le Covid-19 sur le nombre et le type d'appels au Centre Antipoisons belge (BPC)? Pour le savoir, une équipe de chercheurs du BPC et de l'Université de Gand, menée par Dominique Vandijck, a analysé les appels reçus par le Centre du 1er janvier au 31 décembre 2021. Cette étude a été présentée lors du 42e Congrès de l'European Association of Poisons Centres and Clinical Toxicologists (EAPCCT) qui s'est tenu du 24 au 27 mai derniers à Tallinn en Estonie. Résultats? Le BPC a reçu 65.308 appels en 2020 (versus 60.668 en 2019), soit une augmentation de plus de 7%. La grande majorité (35,9%) des expositions était liée aux médicaments (21.151 en 2019 vs 20.666 en 2020), suivis par l'utilisation de produits chimiques ménagers (11.836 en 2019 vs 12.247 en 2020). Une augmentation de 12,3% du nombre d'expositions liées aux cosmétiques et aux aliments a été observée (8.291 en 2019 contre 9.308 en 2020). Au sein de ce groupe, un nombre stable d'expositions dues aux huiles essentielles a été observé (877 en 2019 contre 876 en 2020).En partie en raison de l'impact de la pandémie de Covid-19, les expositions aux biocides ont doublé (104,9%), passant de 1.964 en 2019 à 4.024 en 2020. Les expositions aux biocides de type 1 (c'est-à-dire l'hygiène humaine, qui comprend les Alcohol-based hand sanitizer (ABHS)) ont augmenté de manière significative, passant de 322 en 2019 à 1.676 en 2020, et les expositions aux biocides de type 2 (c'est-à-dire les désinfectants et algicides non destinés à être appliqués directement sur les humains ou les animaux) de 406 à 902.En 2020, le BPC a reçu cinq fois plus d'appels pour des incidents liés à des ABHS (à la fois, à base de liquide et de gel, ainsi que des produits à base d'éthanol et d'isopropanol) par rapport à 2019 (323 en 2019 contre 1.676 appels en 2020), ce qui représente 2,6% de tous les appels en 2020. Dans la majorité des cas (71%), le produit a été ingéré (1.195/1.676), ensuite, il s'agit d'expositions oculaires accidentelles (28,6%, 480/1.676). La moitié des incidents sont survenus chez des enfants (257/480), et principalement des jeunes enfants âgés de 1 à 4 ans (136/257). Enfin, comme les gens se sont rendus dans le jardin et la nature pour se détendre pendant le lockdown, une augmentation de 28,2% des expositions liées au groupe "plantes, champignons et animaux" a été observée, avec 3.256 expositions en 2019 et 4175 en 2020. "Dans son histoire, le BPC n'a jamais reçu autant d'appels qu'en 2020. La pandémie a contribué à un nombre significatif d'expositions supplémentaires et d'appels pour avis toxicologique", concluent les auteurs de l'étude.