...

Mécontents, découragés, anxieux. Les adjectifs sont faibles pour décrire le vent de panique et de colère qui gronde dans le camp des officinaux de l'Hexagone. Déjà en grève des gardes depuis maintenant deux mois et demi, les pharmaciens français commencent sérieusement à la trouver mauvaise. Ils attendaient en effet avec une impatience non contenue les conclusions de la réflexion estivale menée par le Ministère de la Santé publique et attendue le 15 septembre dernier. En vain. A la date fixée, ils ont bien dû se résoudre à constater que la ministre Bachelot n'était visiblement pas prête à signer des concessions et à avaliser une quelconque revendication sur la situation économique difficile des officines. La patience a ses limites " Le gouvernement se dit conscient que le réseau connaît de réelles difficultés. Or aucune avancée n'a été faite sur les revendications principales ", ont déploré les représentants du syndicat de l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF). Une colère justifiée quand on sait que la prochaine réunion a été fixée au 25 octobre prochain, soit... après le début de la réflexion sur le projet de loi de finance de la Sécurité sociale de 2011. " Autant ne pas se déplacer "... Mobilisation générale Las d'attendre une prise de position du gouvernement, les syndicats de pharmaciens sont donc sortis de leur réserve habituelle pour employer les grands moyens. Premier coup frappé le 28 septembre dernier, avec une action symbolique lancée par l'UNPF et baptisée 'journée morte'. Croix vertes des pharmacies éteintes, personnel habillé de blouses noires : le ton était lancé afin d'attirer l'attention des patients sur la " mort programmée des officines de proximité ".