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Selon le Dr Chiara Cirelli et ses collègues de l'Université du Wisconsin, bien dormir permet de réparer certaines cellules cérébrales. Et pas n'importe lesquelles : les oligodendrocytes qui produisent la myéline, une substance isolante qui protège les fibres neuronales et augmente la vitesse de l'influx nerveux. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont mesuré pendant deux semaines l'activité des gènes dans les oligodendrocytes chez des souris qui dormaient ou étaient contraintes de rester éveillées. Ils ont pu constater que les rongeurs produisaient deux fois plus de myéline lorsqu'ils étaient endormis et plongés dans une phase de sommeil paradoxal, c'est-à-dire la période pendant laquelle les rêves se produisent. A l'inverse, les gènes impliqués dans la dégénérescence des cellules et la réponse au stress cellulaire étaient tous activés lorsque les chercheurs empêchaient les souris de dormir. En d'autres termes, les cellules du cerveau et notre système nerveux ne fonctionnent pas normalement lorsque nous sommes en manque de sommeil. Ce résultat rejoint celui d'une étude californienne récente qui montre que les insomniaques ont un cerveau moins performant que les autres. Il suggère aussi que la perte de sommeil extrême ou chronique pourrait aggraver certains symptômes de la sclérose en plaques, une maladie neurologique dans laquelle la myéline est attaquée par des processus inflammatoires, ce qui provoque un ralentissement de l'influx nerveux. Des expériences futures pourraient examiner s'il existe bel et bien un lien entre les habitudes de sommeil et la gravité des symptômes de cette maladie. On peut également se demander si le manque de sommeil ne pourrait pas affecter durablement les adolescents qui ont un cerveau en développement, entre autres.Source: The Journal of Neuroscience, 4 septembre 2013