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Selon différentes études menées sur la question, les femmes consomment davantage d'antidépresseurs que ces messieurs et leurs plaintes - fatigue, étourdissement ou encore douleur dans la poitrine - sont plus rapidement perçues sous l'angle émotionnel, relationnel ou psychique. Ces préjugés tenaces expliquent ainsi que les femmes soient plus souvent victimes d'erreur de diagnostic, et donc de traitement inadéquat. Des femmes majoritaires Une proposition qui n'a semble-t-il pas vraiment convaincu la ministre sortante de la Santé publique, qui ne réfute néanmoins pas la présence de ces préjugés. " D'après les chiffres reçus de l'INAMI sur le nombre d'antidépresseurs remboursés délivrés dans nos officines publiques, deux tiers de ces patients sous antidépresseurs sont effectivemment des femmes ", affirme Onkelinx dans sa réponse écrite à Leen Dierick. Un phénomène qui peut s'expliquer par différentes raisons. " Les femmes se rendent plus souvent chez le médecin et lui confient plus volontiers leurs problèmes psychosociaux. En outre, certains antidépresseurs sont prescrits dans le cadre d'autres pathologies que les dépressions, par exemple en prévention contre les migraines, un syndrome qui affecte bien plus les femmes. "Burn-out Autre cause soulevée par la ministre Onkelinx : les femmes doivent souvent se débattre avec un emploi du temps plus que chargé, qui les conduit vers un surmenage, un burn-out et des périodes de dépression. " A côté de leur carrière professionnelle, les femmes prennent encore toujours à leur charge une grande partie des tâches domestiques et l'éducation de leurs enfants. "Changer les automatismes Les formations des médecins sur les benzodiazépines essaient de conscientiser ces prestataires de soins de première ligne sur ce réflexe de prescription de psychotropes. La ministre se dit donc tout à fait consciente du problème, mais ne voit aucune raison d'organiser des campagnes différentes selon le sexe. " Dans le cadre des dernières campagnes, il a été décidé de s'adresser à l'ensemble de la population, et le critère du sexe n'a pas été accentué. Aucune campagne ciblée sur les hommes ou les femmes n'est prévue à l'agenda actuel. "