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Le budget des soins de santé pèse lourdement sur le budget du gouvernement. Il n'est donc guère surprenant que les mesures d'économies impactent sérieusement ce secteur onéreux. Le gouvernement a cependant toujours précisé que le patient en sortirait totalement indemne, sans devoir subir de dépenses supplémentaires. Où trouver alors l'argent nécessaire ? Habitué à devoir revoir ses contributions à la hausse, le secteur pharma en ressort pour une fois relativement épargné. De quoi réduire sérieusement le domaine de sources potentielles. La ministre de la Santé publique Laurette Onkelinx a donc décidé de se tourner vers les médicaments et de faire baisser leur prix. Cette mesure concerne les médicaments remboursés à 100 % (catégorie A) lors de leur entrée dans le remboursement de référence (41 % au lieu de 31 %). Mais d'autres dispositions de son avant-projet de loi sont également prévues pour alléger l'addition. Craintes La prescription en DCI y tient le haut de l'affiche. L'accord gouvernemental prévoit en effet que le pharmacien délivre dans ce cas le médicament le moins cher. Evitons les confusions : ce point ne figure pas dans l'avant-projet de loi approuvé fin décembre, mais bien dans l'accord de gouvernement. Une obligation à laquelle s'opposent fermement médecins et pharmaciens. Les premiers pointent du doigt une entrave à leur liberté thérapeutique ; les seconds le risque d'un problème au niveau du suivi du traitement. Cette dernière crainte semble d'ailleurs plus que pertinente, au vu de l'expérience de nos voisins hollandais. Travailler avec une " fourchette de prix " soit un prix dans une certaine marge, pourrait être une solution. Cette option fera encore l'objet de discussions en ce mois de janvier. Vande Lanotte La ministre Onkelinx n'est d'ailleurs pas la seule à vouloir serrer la vis aux médicaments. Le Ministre de l'Economie et des Consommateurs Joan Vande Lanotte (sp.a) les a lui aussi glissés dans sa note. Il y suit presque totalement le raisonnement et les mesures de sa compatriote sp.a Marleen Temmerman qui avait proposé d'aligner les prix de nos médicaments sur celui de nos pays voisins (voir le Pharmacien 103). Si un produit est moins cher dans un pays voisin, notre pays devrait alors automatiquement s'aligner sur ce prix. Ce système permettrait d'éviter le tourisme de médicaments, de réduire le marché parallèle et d'atteindre des prix plus accessibles.