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Le 8 juin dernier, Philippe Goffin (MR), ministre de la Défense, a annoncé que l'Autorité fédérale va distribuer 15 millions de masques en tissu par l'intermédiaire des pharmacies. Le réseau accessible des 4800 pharmacies belges et le canal de distribution via les 28 succursales des grossistes-répartiteurs se mettent ainsi au service de l'autorité et des citoyens. L'APB rappelle sur son site tout ce qu'il faut savoir sur cette distribution. Chaque citoyen pourra recevoir un masque de protection de manière planifiée à partir du 15 juin, en débutant par les plus âgés et les plus fragiles. Le 15 juin, ce sont les personnes de 75 ans (nées en 1945) et plus qui sont invitées à se présenter chez leur pharmacien de référence ou habituel, le 16 juin, celles de 67 ans (nées en 1953) et plus... et ainsi de suite jusqu'au 26 juin, date à laquelle tout le monde est concerné, sans limite d'âge. Pour l'APB et l'Ophaco, "cette initiative vient en complément de la distribution des filtres ou d'autres actions entreprises au niveau communal. Nous espérons sincèrement que cette contribution évitera une nouvelle vague dans cette pandémie. Les pharmaciens contribuent ainsi pleinement, comme ils l'ont fait sans discontinuer tout au long de cette crise, à veiller à ce que chacun puisse mener une vie la plus 'normale' possible en toute sécurité dans cette phase de déconfinement".Renouer le contactQuant à savoir si ces masques de la Défense arrivent trop tard, Alain Chaspierre, secrétaire général de l'APB, nuance ce jugement en rappelant que la durée de vie des masques en tissu n'est pas illimitée et qu'ils doivent donc être remplacés, sans oublier que l'observation des mesures de protection est appelée à durer: "Ils viennent tard mais je crois que ce n'est pas inutile dans l'absolu. Cela pourra toujours servir".Il estime en outre qu'il était important de s'engager dans ce processus (ce qui était une volonté de l'ensemble des unions professionnelles) parce que les pharmaciens sont en contact avec la population et parce qu'ils jouent un rôle sociétal, mais aussi parce que cela permet une distribution par vague, en priorisant au début les groupes cibles et en l'accompagnant par des conseils de bon usage du masque."Enfin, cette distribution des masques est une occasion pour renouer contact avec certains patients chroniques qui, vu la difficulté d'accessibilité des cabinets médicaux pendant le confinement, ont renoncé à renouveler leurs traitements. C'est peut-être le moment pour recréer du flux dans les officines sur cette approche-là en tout cas, qui est un point d'attention majeur actuellement. C'est un angle qui pourrait être intéressant: aujourd'hui, les indicateurs ne sont pas nécessairement positifs et il ne faudrait pas que cela devienne une bombe sanitaire à retardement parce que des gens ont laissé tomber leur traitement chronique surtout dans des maladies sourdes".