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Les chefs de service de pneumologie des hôpitaux universitaires de Gent, Leuven et Liège ont lancé le 3 juillet un appel à la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, qui soutient cette initiative. "C'est une situation win-win ", a-t-elle déclaré lors de la présentation. "Les patients en bénéficient parce qu'ils veulent pouvoir mieux contrôler leur maladie. Et les inhalateurs de poudre sèche sont respectueux de l'environnement parce qu'ils n'émettent pas de gaz à effet de serre. Rappelons que les patients souffrant de maladies pulmonaires sont souvent les premières victimes de la pollution de l'air."Le Dr Cornelis Boersma de Health-Ecore (université de Groningen) a calculé que le remplacement de la moitié des aérosols classiques - qui contiennent le gaz à effet de serre HFK - par des inhalateurs de poudre sèche produit les mêmes effets sur l'environnement que la suppression annuelle de 9.400 voitures à essence ou de 1.500 vols aller-retour de Bruxelles à Londres.Le Professor Guy Joos (UZ Gent) souligne que l'on utilise encore trop souvent par habitude les aérosols classiques : 47% des patients les emploient pour leur traitement d'entretien. En Suède, ils ne sont plus que 10% à le faire. " Alors que les inhalateurs de poudre sèche donnent de meilleurs résultats : leur utilisation est plus facile, les patients font moins d'erreur en le manipulant - actuellement 50% des aérosols sont utilisés de façon fautive. La facilité d'utilisation renforce la compliance. " La méconnaissance des alternatives pousse les patients à conserver les " anciens " inhalateurs.Pour le Pr Geert Verleden (UZ Leuven), renforcer la concertation entre le médecin traitant et le pharmacien permettra de modifier les comportements. "Tous les patients souffrant de troubles pulmonaires ne peuvent toutefois pas simplement passer aux inhalateurs de poudre sèche. Il faut tenir compte de la préférence du patient mais aussi de sa capacité à utiliser un inhalateur de manière adéquate. Un inhalateur à poudre sèche est plus facile à utiliser qu'un aérosol classique, qui demande un peu de coordination, mais nécessite une inspiration suffisante. Ce n'est pas toujours facile pour les petits enfants et les personnes âgées. "En collaboration avec le Pr Renaud Louis (CHU Liège), les deux pneumologues plaident pour la mise sur pied d'un plan d'action concret pour les patients asthmatiques et ceux atteints de BPCO. En collaboration avec les pneumologues, les généralistes et les pharmaciens, ils veulent établir une stratégie pour le bon usage des inhalateurs, combiné à un plan de réduction réaliste des émissions de CO2.Le plan asthme développé en Finlande (lire ici ) peut servir d'exemple."En outre, ce plan ne doit rien coûter vu que ces médicaments sont déjà remboursés ", commente la ministre de la Santé publique. Afin de sensibiliser les parties concernées, les pneumologues comptent atteindre les généralistes et les pharmaciens via les Glems. "Améliorer les résultats de traitement pour nos patients est la motivation la plus importante. Nous sommes très fiers de pouvoir contribuer aux objectifs de développement durable au travers des soins de santé", conclut le Pr Joos.