L'APB s'insurge contre la sortie de Test-Achats sur les "prix élevés" des masques et gels hydroalcooliques: "L'intervention de Jean-Philippe Ducart, ce matin sur les ondes de Bel RTL, révèle, ce qui nous étonne, une méconnaissance complète du dossier et de la réalité du terrain".
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Alain Chaspierre, secrétaire général de l'APB, a dû avaler son café de travers en entendant ce matin les propos du porte-parole de Test-Achats sur Bel RTL fustigeant les prix élevés auxquels seraient vendus les masques et gels hydroalcooliques dans les pharmacies. L'APB a tenu à faire une mise au point dans un communiqué publié cet après-midi même. Si l'APB reconnaît la nécessité de disposer d'un organisme de défense des consommateurs, elle aimerait que ledit organisme se base sur des faits solides et connaisse ses dossiers. "Mentionner en interview qu'un prix moyen correct pour ces masques devrait être de 0,15 à 0,3€ témoigne d'une méconnaissance totale des prix auxquels les pharmaciens acquièrent aujourd'hui ces dispositifs. En outre, nous devons assurer notre responsabilité sur la qualité des produits délivrés et, vu le nombre de fraudes recensées dans ce domaine dont même l'Etat a été victime, les pharmaciens doivent agir avec prudence et se fournir via des canaux plus sûrs, avec autant que possible des certificats de conformité afin d'éviter de vendre des masques non conformes à la population".En réalité, chez les grossistes, le prix des masques chirurgicaux tourne autour de 1€ TVAC et celui des masques FFP2 entre 4 et 6€ TVAC. Quant au prix des gels et solutions hydroalcooliques, il a explosé en mars (environ 2 à 3 fois le prix normal). "Nous ne remettons pas en cause la place que Test-Achat peut jouer (pour dénoncer des pratiques commerciales abusives). Mais nous voulons éviter que la réputation et l'honneur des pharmaciens qui ont fait et continuent de faire un travail remarquable dans cette crise soient entachés par des propos incorrects. L'attitude inacceptable de quelques-uns ne permet pas de jeter l'opprobre sur l'ensemble de la profession, dont la grande majorité des membres se soucie avant tout de la santé des patients qui se présentent à l'officine et s'efforce, dans des circonstances particulièrement difficiles, de répondre à leurs interrogations, leurs craintes et leurs besoins."Nous rappelons également que l'APB et l'OPHACO se sont clairement positionnées sur les masques et le respect de l'Arrêté Ministériel du 23 mars en ce qui concerne les publics cibles. Aujourd'hui, il reste essentiel que ces produits soient fournis de manière prioritaire aux groupes cibles définis par les autorités et, sur ce plan, les pharmaciens assument la responsabilité qui leur a été confiée", conclut l'APB.