" Négocier ensemble pour obtenir un prix plus bas ", tel est l'objectif qui a poussé les ministres de la santé belge et néerlandais à démarrer un projet commun dans le domaine des remboursements de médicaments orphelins. Une collaboration qui s'est officialisée lundi lors d'un sommet à Riga.
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La Belgique et les Pays-Bas ont scellé lundi 20 avril un partenariat dans le domaine des remboursements de médicaments orphelins. Lors du sommet européen informel de Riga, en Lettonie, la Ministre de la Santé publique, Maggie De Block, et sa consoeur néerlandaise Edith Schippers ont signé un protocole d'accord. Il permettra aux deux pays de négocier ensemble les prix des médicaments orphelins avec le secteur pharmaceutique. " Ensemble, nous pourrons obtenir davantage pour nos patients souffrant de maladies rares ", a déclaré la ministre belge de la Santé. Cette collaboration a démarré à la fin de l'année 2014 et s'est poursuivie afin d'élaborer les points d'action pratiques à mettre en place. Ce plan commun pourrait être prêt dès 2016 afin de démarrer les négociations communes avec les entreprises pharmaceutiques. L'initiative a suscité un intérêt de la part d'autres Etats-membres qui pourraient se joindre au programme dans le futur. C'est en tout cas ce que souhaitent les ministres néerlandais et belge. Seules 5 personnes sur 100.000 sont affectées par une maladie orpheline, ce qui représente tout de même 30 millions d'Européens. Seuls 150 médicaments existent pour traiter les 8.000 maladies orphelines existantes. A cause du nombre limité de médicaments vendus, leur prix est souvent très élevé. "Aujourd'hui, les pays font chacun leurs propres accords avec les entreprises pharmaceutiques. Ensemble, nous représentons plus de patients et nous pouvons négocier un prix plus bas ", explique Maggie De Block. L'initiative n'est pas que bénéfique pour les patients, elle est également attrayante pour les compagnies pharmaceutiques. Grâce à une négociation " groupée ", ces dernières ne doivent entrer qu'un dossier pour deux pays (voire plus dans le futur), et elles ont dès lors accès à un nombre plus important de patients. Le secteur pharmaceutique a d'ailleurs déjà montré son intérêt afin de participer au projet pilote mis en place par la Belgique et les Pays-Bas. A long terme, les deux pays espèrent aller au-delà d'une simple négociation commune, ils voudraient échanger plus d'informations et partager leurs systèmes d'évaluation : " l'objectif est d'examiner ensemble quels médicaments innovants arriveront sur le marché dans les années à venir et de préparer au mieux la politique en matière de santé dans les deux pays ", ont expliqué les ministres.