En Belgique, le mélanome malin arrive 5e au rang des tumeurs cancéreuses les plus fréquentes chez les femmes, et 10e chez les hommes. Chaque année, plus de 46.000 patients décèdent des suites de cette forme de cancer. Sa détection précoce est cruciale ; son dépistage capital.
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Il y a quinze jours, plus de 150 scientifiques et médecins ralliaient Copenhague (Danemark) pour participer à une conférence sur l'exposition à l'ozone et les cancers de la peau. Santé, climat et environnement : tous sont étroitement liés. " Le grand problème avec les cancers de la peau causés par le soleil est le temps qui s'écoule entre l'exposition et l'effet néfaste sur la peau ", explique le Professeur Julien Lambert, dermatologue à l'UZA présente à la conférence. " Heureusement, 90 à 95 % des cancers de la peau ne sont pas des mélanomes. Etant donné qu'ils ne sont pas répertoriés, nous n'avons en réalité aucune idée de la prévalence de ce type de cancer de la peau. "Dépistage Lors de cette conférence, les orateurs ont particulièrement attiré l'attention sur le dépistage du cancer de la peau. Dans notre pays, ce dépistage existe bel et bien - en ce qui concerne les cancers de la peau les plus graves et mortels -, contrairement à d'autres pays. Selon les résultats d'un projet pilote mené en Allemagne (Schleswig-Holstein), un programme de dépistage approfondi permet non seulement de bénéficier d'un meilleur traitement plus rapide (et donc plus efficace), mais il est aussi bénéfique au niveau financier, avec de moindres coûts à supporter. Les cancers de la peau découverts à un stade précoce augmentent les chances de guérison (et donc de productivité économique du patient) tout en réduisant les coûts pour l'assurance maladie. Augmentation logique " Il est évident qu'en cas de dépistage approfondi, le nombre de patients atteints de cancer de la peau augmente d'un coup dramatiquement ", commente le Professeur Breitbart qui a encadré le projet allemand. " Nous avons vu qu'en 2007, l'incidence était encore de 193.000, contre déjà 224.000 en 2009. Soit une augmentation de 15 %. Durant cette même période, le nombre de patients atteints d'un mélanome malin est passé de 23.000 à 26.000. Cette augmentation notable est bel et bien la preuve que le programme de dépistage du cancer atteint sa cible : identifier davantage de cancers de la peau. Médecins généralistes Le dépistage du cancer de la peau ne doit pas seulement être effectué que par les seuls dermatologues. En Allemagne, une équipe de professeurs a développé une sorte de boîte renfermant des petits guides, des photos et des conseils. Etant donné que l'Allemagne ne compte pas suffisamment de dermatologues que pour dépister tous les patients du pays, le gouvernement a ainsi prévu une formation pour les médecins généralistes. Ils sont invités à suivre une formation de 8 heures qui leur permet de dépister seuls les patients. S'ils détectent quelque chose de suspect, ils renvoient alors le patient vers un dermatologue qui poursuivra l'examen. Une méthode qui permet aujourd'hui aux Allemands d'être pris en charge par quelque 36.000 généralistes et 2.800 dermatologues. Près de 13,5 millions d'habitants sur les 45 que compte le pays a d'ailleurs déjà passé un dépistage au cours des trois dernières années.