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Les somnifères sont principalement prescrits pour surmonter de courtes périodes d'insomnies ou d'angoisses. Mais ces benzodiazépines entrainent aussi un grand risque de dépendance. D'où les mesures prises par les différents gouvernements pour tenter de limiter leur consommation. Chez nous, la stratégie du non-remboursement n'est pas neuve. Début 2009, nos voisins hollandais décidaient quant à eux de limiter le remboursement des benzodiazépines à certains cas particuliers. S'en est suivi une véritable ruée des patients dans les pharmacies pour se constituer son petit stock de somnifères. Dès l'application de la mesure, le nombre de prescriptions a ensuite diminué de façon spectaculaire. Une situation guère étonnante vu les généreuses provisions constituées par les patients prévoyants. Ce nombre a par contre logiquement recommencé à croître quelques temps plus tard. Mais les consommateurs de benzodiazépines semblaient pourtant moins nombreux qu'avant. Moins de diagnostics Selon une étude menée par le Landelijk Informatie Netwerk Huisartsenzorg (LINH) auprès de 13.596 patients atteints d'insomnies et d'angoisses, les médecins généralistes ont posé moins de diagnostics de troubles du sommeil et anxieux après l'arrêt du remboursement des benzodiazépines. Alors qu'en 2008, quelque 3.254 patients avaient été diagnostiqués comme souffrant de troubles du sommeil, ils n'étaient déjà plus que 2.863 en 2009. Pour les troubles anxieux, la différence est toutefois moins marquante (3.769 contre 3.710). Moins de renouvellements de prescription Moins surprenant mais tout aussi important : la baisse du nombre de patients ayant reçu une prescription de benzodiazépines après le premier diagnostic. Avant 2009, un peu plus d'un patient sur trois (34 %) se voyaient prescrire ce type de médicaments suite au diagnostic de troubles anxieux. Ils ne sont plus que 30 %. Au niveau des troubles du sommeil, le pourcentage de prescriptions passe de 69 à 59 %. Le nombre de renouvellements de prescription a pour sa part diminué de 43 à 36 % pour les troubles anxieux, et de 43 à 35 % pour les troubles du sommeil. Les benzodiazépines ont même disparu du top 10 des médicaments les plus prescrits. Aucune substitution Les chercheurs ont également examiné les éventuelles alternatives proposées par les prescripteurs à la place de ces somnifères, comme par exemple les ISRS. En vain : ils n'ont trouvé aucun élément en ce sens. La mesure a donc clairement atteint son objectif, même si ces benzodiazépines comptent encore toujours des centaines de milliers de consommateurs réguliers.