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Il existait déjà l'APB et l'Ophaco. Pourquoi avoir décidé de lancer un réseau flamand distinct pour les pharmaciens ? C'est désormais une réalité : de plus en plus de compétences sont transférées aux communautés et cette tendance ne fera que se renforcer à l'avenir. Comment devons et devrons-nous composer avec ces compétences qui seront déplacées ? Cela demande une concertation étroite. Avec le VAN, nous disposons d'un point de contact central, aussi pour le gouvernement flamand. Nous faisons aussi office en même temps de porte-parole unique pour le pharmacien flamand. Les organisations coupoles nationales sont plus que nécessaires - au final, 95 % des revenus d'un pharmacien sont déterminés au niveau fédéral -, mais nous ressentions pourtant le besoin d'un réseau distinct qui se concentrerait sur les compétences flamandes. Qui se cache en fait derrière ce 'nous' ? Le VAN est une initiative des associations flamandes et bruxelloises des pharmaciens indépendants. Le fait que Bruxelles fasse partie des membres fondateurs, est significatif. Nous voulons être là pour tous les pharmaciens néerlandophones, y compris les pharmaciens bruxellois néerlandophones et leurs patients. En étant une initiative des pharmaciens indépendants et non des coopératives, vous auriez pu aussi choisir de continuer à faire partie de l'APB... Nous avons également débattu de cette possibilité. Le lien avec l'APB est en effet très étroit. J'ai moi-même contribué à la mise sur pied du département scientifique CWOA de l'APB et dès 2004, je me suis occupée de développer le lobby flamand. Par ce lobbying actif, nous pouvons mieux représenter les pharmaciens. Mais si j'avais continué à travailler au sein de l'APB, j'aurais porté deux casquettes différentes, ce qui n'est pas une bonne chose. D'autant que nous avons remarqué que le ministre Jo Vandeurzen, ministre flamand du Bien-être et de la Santé publique, marche fermement dans les pas de son prédécesseur, Steven Vanackere (2007). Ce dernier a marqué un tournant dans la politique de santé flamande, nettement plus marquée et où le pharmacien a été entendu ! Jo Vandeurzen poursuit ce travail. La " Gezondheidsconferentie ", sous la direction du ministre Vandeurzen, a été à ce titre d'une importance capitale... En effet. La " Gezondheidsconferentie " a eu lieu en 2010 en Flandre. J'étais moi-même fortement impliquée dans le comité de pilotage de cette conférence qui a nécessité plus d'une année de préparation. Mais les résultats ont été particulièrement constructifs. Cette conférence a débouché sur Vitalink (lire encadré) et a servi de base pour des soins de santé de qualité en Flandre. Aujourd'hui, il est vraiment important que le Vlaams Apothekersnetwerk puisse jouir d'une complète autonomie parce que cela offre une marge de man£uvre bien plus grande. Notre affinité avec l'APB reste particulièrement importante. Ce n'est pas un hasard si le conseil d'administration se compose des mêmes membres que les représentants flamands du conseil de l'APB. Nous devons aussi travailler de manière efficace et il est complètement absurde de faire deux fois le même travail. Nous pouvons donc faire appel à l'expertise de l'APB et toujours lui soumettre des choses. Mais quand il s'agit d'un domaine strictement flamand, le VAN prend l'initiative. Pour les matières fédérales, l'APB reste le point de contact. Existent-ils des projets similaires du côté francophone ? Il en est certainement question du côté francophone, mais la nécessité d'un réseau de pharmaciens francophones est moins forte, précisément parce que l'approche du bien-être et de la santé publique est totalement différente dans le sud du pays. Alors que la Flandre compte des initiatives comme Vitalink et reste très sensible au niveau de la prévention et des soins de première ligne, la Wallonie est bien plus orientée sur l'hospitalier. Le côté francophone du pays est ainsi bien plus engagé en pharmacie clinique que la Flandre. Et précisément parce que la Flandre joue davantage la carte des soins de première ligne, en tant que pharmaciens, nous devons sauter dans le train sans attendre, ce qui est moins urgent en Belgique francophone. A la fin du voyage, nous pourrons apprendre beaucoup des uns des autres et cette transmission est capitale. Comment se profile l'avenir du VAN ? Le 24 novembre prochain, nous organisons le " Top van de Vlaamse apotheker ". Le VAN veut déterminer avec les pharmaciens flamands les grandes priorités stratégiques. Nous voulons rassembler 500 pharmaciens et stakeholders pour nouer le dialogue. Vers où le pharmacien veut-il aller ? Nous évoluons vers un autre environnement qui nécessite un autre modèle officinal. Qu'est-ce que le pharmacien est prêt à faire ? Qu'attend-il des autorités et des autres acteurs ? L'ère de la vente de boîtes de médicaments est révolue... u