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Tel est l'un des conseils pratiques, objectifs et scientifiquement validés, donné sur "AdiosCorona! ", le site web monté pendant le confinement, par deux chercheuses françaises, Claire Wyart (Inserm) et Virginie Courtier-Orgogozo (CNRS). Leur objectif? Synthétiser les informations sur le Covid-19 à partir des publications en évolution constante et proposer des conseils pratiques permettant de stopper la propagation du virus afin de retrouver une vie sociale sûre. Ce site qui existe aussi en anglais, est alimenté et régulièrement mis à jour par une série de chercheurs du CNRS, de l'Inserm, de l'institut Pasteur, de l'INRA et d'universités françaises. Dans le cas qui nous occupe, les masques chirurgicaux, différentes méthodes de réutilisation existent (chaleur sèche, vapeur, désinfectant). La plus simple et la plus pratique consiste à ranger le masque après usage dans une enveloppe en papier absorbant (enveloppes brunes ou blanches ordinaires) pendant une semaine avant de le réutiliser. Le masque doit être intact c'est-à-dire ni taché, ni troué, ni déchiré. Il faut se laver les mains après avoir rangé le masque. Pourquoi du papier? Parce qu'il se décontamine vite: en 30 minutes, 99% des virus ont disparu et aucun ne subsiste après 3 heures, alors qu'ils persistent 4 jours sur le plastique. Et aussi parce qu'il absorbe l'humidité et accélère le séchage. Accessoirement, il permet d'écrire la date et de garder une compatibilité de l'utilisation de ses masques. On peut accélérer la décontamination en exposant les enveloppes et les masques à une température supérieure à 25°.Pour les chercheurs, si on est soigneux, et que le masque ne reçoit pas de projections, on peut le garder très longtemps et le recycler au moins 20 ou 30 fois, soit plus de 6 mois d'utilisation. "Le pouvoir de filtration des masques chirurgicaux ne change pratiquement pas après avoir été porté (s'ils ne se mouillent pas), ni après avoir été stockés au sec à température ambiante, car la filtration repose sur le maillage des fibres et sur ses propriétés électrostatiques". Alors que le lavage du masque chirurgical ou sa désinfection à l'alcool réduisent beaucoup sa capacité de filtration, en annulant les propriétés électrostatique. De même en cas de chauffage trop fort ou trop long (même si le masque résiste 1 heure à 70°). Les chercheurs expliquent que cette réutilisation se justifie par une diminution de la pollution de ces objets fabriqués en nanofibres de plastique non biodégradable, par moins de pétrole nécessaire à la production du polypropylène constituant ces masques, par moins de dépenses (1 boîte de 50 masques suffit pour 2 à 3 personnes pendant une année), et par moins de risques de contamination par les masques usagés, souvent jetés par terre."Cette méthode efficace et économique est assez simple pour être utilisée en pratique pendant longtemps. Elle n'est pas risquée car c'est toujours la même personne qui utilisera les masques recyclés, ce qui annule le risque de transmettre des germes autres que les coronavirus. Elle n'est pas idéale puisqu'elle ne garantit pas la désinfection totale des masques, mais elle est meilleure que ce que font beaucoup de gens qui utilisent leur masque en tissu comme on utilisait son mouchoir de coton : plié dans la poche, parfois humide, sorti et rangé de nombreuses fois sans se laver les mains, et lavé uniquement quand il est visiblement trop sale pour être porté", conclut AdiosCorona qui donne encore une série de mises en garde spécifiques (masque très contaminé, mouillé, personnes fragiles...).