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Ils ont éteint pendant un jour leur emblème verte. La sérénité de leur action leur a même valu les félicitations d'Unizo. Mais qu'a finalement amené concrètement cette action de protestation des pharmaciens belges du 26 avril dernier ? Pour l'instant, très peu de choses. Les pharmaciens ont envoyé un courrier à Laurette Onkelinx pour lui détailler le chaos régnant sur le terrain. Et songé à d'autres éventuelles actions futures. Indisponible Principal objet de discussion : les problèmes de stocks rencontrés par les pharmaciens qui ne disposent pas toujours des produits de la fameuse liste bon marché. Pour l'instant, l'Inami a repris jusqu'au 1er juin trois produits dans chaque groupe, même ceux qui ne figurent pas dans la marge des 5 %. Après le 1er juin, l'Inami passera à au moins deux produits. A Louvain, les pharmaciens ont ainsi raconté comment ils s'étaient rapidement retrouvés confrontés à des pénuries de stock, à cause de la publication tardive de la liste Inami, pourtant promise six semaines à l'avance. Ils ne savent en outre pas vraiment si et quand ils pourront délivrer une alternative plus chère sans pénaliser le patient (en le privant de remboursement). Ils 'pourraient' - le BAF préfère parler au conditionnel car si la ministre Onkelinx a bien adressé une lettre ouverte à ce sujet, elle n'avait pas encore été envoyée aux intéressés au moment d'organiser cette réunion - le faire en cas d'indisponibilité des médicaments les moins chers, via un formulaire 30 de remboursement. Avec une nouvelle surcharge administrative à la clé... Revue mensuelle En outre, l'Inami revoie mensuellement sa liste de médicaments bon marché. Autrement dit, un médicament peut disparaitre de cette liste d'un mois à l'autre et perdre son remboursement. Autant dire que cela ajoute une pression supplémentaire dans la gestion des stocks tant du côté des pharmaciens que des fabricants pharmaceutiques. Les pharmaciens et les médecins craignent surtout que ce système n'entraine des confusions, des doubles usages et des problèmes d'observance dans les traitements chroniques. Contourner les mesures ? Comment cette nouvelle législation a-t-elle été reçue par les médecins présents ? Pour eux, elle ne change en soi pas grand-chose, excepté pour les antibiotiques et les antimycosiques. Une prescription en DCI mentionne toujours le nom de la substance active, la puissance, le mode d'administration, le dosage quotidien et la taille du conditionnement ou la durée de traitement. Dès que le médecin mentionne un nom de marque, sa prescription n'appartient plus à la catégorie DCI. Les prescriptions pour les antibiotiques et les antimycosiques forment donc la seule exception. Elles doivent en effet toujours être traitées par les pharmaciens comme une DCI, sauf si le médecin mentionne une objection thérapeutique et en inscrit les raisons dans le dossier du patient. Dans ce cas, le pharmacien doit alors enregistrer cette opposition du médecin dans Farmanet. Quid des hôpitaux ? Une plainte récurrente émise par les médecins généralistes concerne les hôpitaux. La prescription bon marché leur passe ainsi allègrement sous le nez. Ils ne doivent en effet pas suivre la nouvelle législation. " Après leur sortie de l'hôpital, les patients reçoivent une nouvelle prescription reprenant des médicaments, souvent chers ", souligne le Dr Van Laere, président du Khobra. " Les spécialistes ne tiennent absolument pas compte de ce que le patient prenait avant son hospitalisation. Leurs ordinateurs leur indiquent des marques pour lesquelles les hôpitaux ont conclu des accords ".