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Depuis l'été, les pharmaciens (formés) sont autorisés à réaliser des tests antigéniques pour les événements et pour les voyageurs. "Nous avons mis ça en place en trois semaines et, aujourd'hui, plus de la moitié des pharmacies participent à ce testing, soit plus de 2370. En moins de 3 mois, on a testé plus de 300.000 Belges et étrangers", précise Koen Straetmans, président de l'APB.Dans ce cadre, le rôle que les pharmaciens pourraient jouer est appelé à s'élargir. Depuis le 6 septembre, le projet pilote bruxellois pour tester des patients symptomatiques a été étendu dans certaines pharmacies (un peu plus de 325) de zones sensibles. "Le projet pilote à Bruxelles a démontré l'intérêt du testing dans les pharmacies pour les patients symptomatiques pour des publics vulnérables. Sur base des résultats très positifs de ce projet, les communautés (Flandre, Wallonie et Bruxelles) ont décidé de l'étendre dans des zones où il y a des publics vulnérables: par exemple, où le taux de vaccination est moindre, où il y a beaucoup de patients Bim... On a sélectionné des pharmacies déjà actives dans le testing des voyageurs mais ce sont les autorités régionales qui ont choisi celles autorisées à faire du testing chez des patients symptomatiques", ajoute Alain Chaspierre, secrétaire général de l'APB.En route vers de nouveaux services"On est conscient que certains collègues se sentent délaissés, on continue à plaider pour un élargissement, sachant que les centres de testing fermeront et que les médecins ne sont pas toujours accessibles", concède Koen Straetmans. "Notre position est de dire qu'il faut y aller, même si ça ne permet pas à l'ensemble des pharmacies de le faire. On est dans une situation de crise où il faut des réponses immédiates. L'APB a toujours dit aux politiques que le secteur des pharmaciens était sous-utilisé. On a pu démontrer son potentiel d'organisation, sa réactivité et son sérieux, souligne Alain Chaspierre. Par ailleurs, on dispose aussi des outils informatiques (système eForm...) qui nous permettent de le faire. Pour l'APB, ce n'est qu'une étape, ce n'est pas la crise la finalité, on veut construire le futur et développer des nouveaux services". Alain Chaspierre donne l'exemple de la vaccination contre le Covid où les pharmaciens experts ont pris leur place pour la conservation et la préparation des vaccins dans les centres de vaccination. Dans le cadre de la fermeture de ces centres après le 15 octobre, les pharmaciens continueront à préparer les vaccins pour d'autres prestataires de soins. "En Wallonie, les autorités ont dit qu'elles avaient besoin de 61 pharmacies pour préparer les vaccins vers les prestataires autorisés à vacciner. Les collègues qui ne sont pas actifs là-dedans actuellement doivent comprendre que c'est pour montrer ce qu'on peut faire quand il y a une crise et pouvoir l'élargir en période hors crise vers la population des pharmaciens plus large". 4000 pharmaciens formésL'idée étant de se préparer aussi pour le futur, à savoir le pharmacien en tant que vaccinateur dans sa pharmacie. "Si on a besoin de toucher rapidement une large population pour une 3e dose, je suis convaincu qu'on fera aussi appel aux pharmaciens. On est en discussion avec le ministre Frank Vandenbroucke afin d'ouvrir le circuit pharmaceutique pour être complémentaire aux vaccinateurs existants -sans vouloir se substituer à eux-, parce qu'on voit plus de gens ou d'autres gens que le médecin ne voit peut-être pas", explique Koen Straetmans. "Dès l'ouverture des Centres de vaccination, nous avons directement lancé avec les instituts de formation, des formations à la vaccination pour les pharmaciens (théorie et pratique). A présent, 4000 sont formés. C'est aussi une question de réactivité de notre secteur, on est bien organisé et les pharmaciens ont répondu présent, le potentiel de vaccination existe. A un moment donné, il faut prendre des décisions qui ne servent pas le corporatisme mais qui servent l'intérêt général et la santé publique", estime Alain Chaspierre. Qui dit 'futur', dit 'grippe'"Avec les outils mis en place aujourd'hui, le taux de vaccination dans la population à risque est de 46-47%. Or, il faudrait atteindre 70-75%, constate Koen Straetmans. Autoriser les pharmaciens à vacciner ce n'est pas pour remplacer ces 46%, c'est pour aller vers les 70%. Le monde politique commence à le comprendre, d'ailleurs 8 pays européens permettent déjà aux pharmaciens de vacciner. On constate que quand on ajoute les pharmaciens, on est complémentaire et on augmente le taux de vaccination chez des personnes qui ne sont pas touchées actuellement". La saison passée, les pharmaciens ont pu, pour la première fois, délivrer le vaccin contre la grippe sans prescription. Sur les 2,8-2,9 millions de vaccins disponibles, ils en ont ainsi délivré de façon autonome à plus de 400.000 personnes. Depuis le 1er octobre, tout le monde peut venir chercher son vaccin, sans ordonnance médicale, chez son pharmacien qui peut appliquer immédiatement le tiers payant pour les patients appartenant aux groupes à risque définis par le Conseil Supérieur de la Santé et l'Inami. "Si le pharmacien a un doute par rapport au droit à un remboursement, nous lui conseillons de renvoyer vers le médecin. J'insiste sur ce point parce que le système sera évalué après la campagne de vaccination grippe. On prend une responsabilité supplémentaire comme pharmacien dans le cadre de la prescription et de l'attribution du remboursement. Je suis à 100% confiant que tous les pharmaciens vont le faire correctement pour montrer qu'on a bien fait notre boulot, qu'on a permis à des gens d'avoir accès au vaccin et que, grâce à ce système raccourci, on a pu peut-être encore augmenter un peu la couverture vaccinale. C'est une étape majeure", insiste Alain Chaspierre.