Le cortège des festivités et de son lot de bulles sont derrière nous. Durant ces joyeuses agapes, toutes les excuses sont bonnes pour porter un toast. Mais la nouvelle année signe aussi le retour des bonnes résolutions. Comme le démontrent encore les dernières recherches sur le fonctionnement de l'alcool et les différentes thérapies, l'alcool reste une addiction plus que tenace.
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Le Belge aime lever le coude. Tous les Belges de plus de 15 ans boivent en moyenne 10,8 litres d'alcool par an. Chaque année, l'abus d'alcool provoque la mort de pas moins de 600.000 Européens. Une victime sur dix a moins de 30 ans. A la recherche de sensations Les jeunes en quête de sensations fortes et de frime boivent sans doute plus de verres et plus fréquemment, ce qui ne veut pas nécessairement dire qu'ils toucheront le fond et ne prendront plus leurs responsabilités pour éviter les ennuis. Le risque est bien plus grand chez les jeunes fragiles, mélancoliques, anxieux ou frustrés. Ils utilisent alors la boisson comme une forme d'automédication, pour noyer leurs idées noires. Les jeunes cachent leur jeu Dans une étude menée dans une discothèque allemande, les chercheurs ont ainsi voulu mesure le degré d'intoxication à l'alcool des jeunes. Pour ce faire, ils se sont basés sur quatre éléments : un questionnaire à remplir par les jeunes, une évaluation à destination du personnel du bar et de la sécurité, un test simple (courir sur une ligne droite) et un test sanguin. Résultats : six fois sur dix, le personnel sous-estimait fortement le degré d'alcool de ses hôtes. Les estimations se sont révélées correctes dans seulement 5,6 % des cas. Les auteurs en ont ainsi conclu que les adolescents montraient moins de signes d'un excès d'alcool, tels une somnolence et des troubles moteurs(1). Thérapie Face aux conséquences désastreuses de l'alcool, les scientifiques n'en finissent plus de tenter de trouver des moyens pour faire sauter cette dépendance. Plusieurs études s'intéressent de près au principe de base du conditionnement classique. Concrètement, on demande à des patients fortement dépendants de passer des tests sur ordinateur. Ils visionnent des images de différentes boissons et doivent appuyer le plus vite possible sur un bouton dès qu'une boisson apparait. Ensuite, ils doivent réagir au moyen d'un son (stop) et s'entrainer à arrêter leur pulsion. Dans un groupe, le son 'stop' retentit juste avant l'image d'une boisson alcoolisée ; dans l'autre, ce son est émis au hasard. Nalméfène Le développement des produits pharmaceutiques capables d'aider à limiter la prise d'alcool, reste lui aussi prioritaire. L'Europe a récemment délivré une autorisation de mise sur le marché pour le nalméfène, une molécule qui bloque les récepteurs opioïdes dans le cerveau, impliqués dans le processus complexe de dépendance à l'alcool. Les médicaments qui sont donnés actuellement aux personnes alcooliques permettent que le patient se sente mal quand il consomme conjointement alcool et médicament. La nalméfène agit directement dans le cerveau où il bloque la sensation de plaisir provoquée par l'ingestion d'alcool.