...

Le dysfonctionnement du système noradrénergique du locus coeruleus dans le tronc cérébral se produit tôt dans la maladie d'Alzheimer, contribuant aux symptômes cognitifs et neuropsychiatriques chez certains patients. Des chercheurs de l'Imperial College London (Royaume-Uni) se sont dit que ce système offrait une cible thérapeutique potentielle.Cette équipe, menée par le Dr Michaël David, a donc évalué l'efficacité des médicaments à action principalement noradrénergique (dont l'atomoxétine ou le méthylphénidate (Ritaline®, Concerta®...)) dans l'amélioration des symptômes cognitifs et neuropsychiatriques de la maladie d'Alzheimer. Pour ce faire, elle a utilisé les bases de données MEDLINE, Embase et ClinicalTrials.gov, consultées de 1980 à décembre 2021. 19 essais contrôlés randomisés (1811 patients) ont été inclus où ces médicaments avaient utilisés chez des personnes atteintes de maladies neurodégénératives, dont six ont été jugés de "bonne" qualité, sept de "moyenne" et six de "mauvaise" qualité. Résultats? La méta-analyse de 10 de ces études (1300 patients) a montré un petit effet positif significatif des médicaments noradrénergiques sur la cognition globale (mémoire, fluidité verbale, langage), mesurée à l'aide du Mini-Mental State Examination ou de l'Alzheimer's Disease Assessment Scale-Cognitive Subscale. Aucun effet significatif n'a été observé sur les mesures de l'attention. La méta-analyse relative à l'apathie a retenu huit essais (425 patients) et a détecté un effet positif important des médicaments noradrénergiques, persistant après élimination des valeurs aberrantes pour tenir compte de l'hétérogénéité entre les études."Le repositionnement des médicaments noradrénergiques est très probablement susceptible d'offrir un traitement efficace dans la maladie d'Alzheimer pour la cognition générale et l'apathie. Cependant, plusieurs facteurs doivent être pris en compte avant de concevoir les futurs essais cliniques. Il s'agit notamment de cibler des sous-groupes de patients appropriés et de comprendre les effets de la dose de chaque médicament et leurs interactions avec d'autres traitements afin de minimiser les risques et de maximiser les effets thérapeutiques", concluent les auteurs dont l'étude a paru dans le Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry.