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Fin 2008, le gouvernement japonais décidait d'interdire la vente des médicaments en ligne. Une décision motivée, comme dans notre pays, par la conviction que le pharmacien devait impérieusement avoir un contact direct avec le patient lors de toute délivrance de médicaments. Cette mesure empêchait donc la vente en ligne de produits contre les refroidissements et la fièvre, des antidouleurs, mais aussi des toniques capillaires, des traitements à base de plantes et des tests de grossesse. En revanche, les compléments de vitamines et les eaux buccales pouvaient tout à fait être vendues sur la toile. Conflit d'intérêts Cette décision ne tardait pas à déclencher un solide bras de fer entre deux groupes aux intérêts divergents : les pharmaciens et les vendeurs en ligne. Ces derniers avançaient l'argument (connu) qu'une vente directe ne garantissait aucunement un bon encadrement du patient et qu'eux aussi pouvaient très bien informer et suivre les patients en ligne. Preuve à l'appui : avant de pouvoir passer commande en ligne, le patient doit toujours répondre à un questionnaire santé et cocher une case confirmant avoir bien pris connaissance de toutes les informations sur les médicaments. Cour suprême Les vendeurs en ligne n'ont pas hésité à porter l'affaire devant les tribunaux en invoquant la concurrence déloyale et une entrave à la liberté commerciale. Nullement découragés par un premier verdict défavorable, ils ont ensuite interpelé la Cour suprême de justice et ont finalement obtenu gain de cause.