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L'un des objectifs de développement durable est de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. Au rayon des bonnes nouvelles: en UE, la proportion de nouveaux diagnostics de VIH par an a diminué de 9% depuis 2010. Au rayon des mauvaises nouvelles: un diagnostic sur 2 (53%) se fait à un stade déjà avancé de la maladie et il se passe en moyenne 3 ans entre l'infection par le VIH et le diagnostic. C'est ce que montrent les dernières données publiées par l'ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control) et l'OMS, qui estiment que c'est un signe que les stratégies de dépistage en Europe ne fonctionnent pas correctement pour diagnostiquer le VIH à un stade précoce. Or, la détection du VIH quelques années après l'infection est l'une des raisons de la transmission continue en Europe. Pour réduire le nombre de nouvelles infections par le VIH, l'Europe devrait se concentrer sur trois points: des mesures de prévention efficaces et globales (promotion de relations sexuelles plus sûres, préservatifs et traitements de substitution, programmes d'échange de seringues et prophylaxie pré-exposition au VIH); services efficaces de conseil et de dépistage du VIH (diagnostic rapide, autotests...) et accès rapide à des traitements et des soins de qualité pour les personnes diagnostiquées. "Malgré l'accent mis sur le COVID-19 en ce moment, nous ne devons pas perdre de vue d'autres problèmes de santé publique comme le VIH. Le diagnostic précoce du VIH est une priorité", estime le Dr Andrea Ammon, directeur de l'ECDC. Thierry Martin, directeur de la Plateforme Prévention sida, faisait le même constat dans notre dernière édition. Sciensano a publié les derniers chiffres de l'épidémie en Belgique où 923 nouveaux diagnostics de VIH ont été réalisés en 2019, soit 2,5 nouveaux diagnostics par jour. Ces chiffres sont présentés dans le rapport annuel sur la situation épidémiologique du VIH: "Après une diminution de 28% du nombre de nouveaux diagnostics entre 2012 et 2018, un plateau semble avoir été atteint en 2019, avec une légère augmentation de 4% par rapport à 2018. Toutefois, la tendance à la baisse des années précédentes se poursuit pour les hommes belges ayant des relations sexuelles avec des hommes. L'épidémie de VIH en Belgique est également de plus en plus diversifiée en termes de profils des populations touchées".La Plateforme Prévention Sida rappelle que la lutte contre les nouvelles contaminations au VIH s'organise autour de la prévention combinée qui inclut l'utilisation du préservatif, le recours à la PrEP (Prophylaxie pré-exposition), le dépistage précoce du VIH après une prise de risque et la mise en place immédiate d'un traitement en cas de diagnostic positif. La campagne à l'occasion de la journée de lutte contre le VIH met en avant l'équation "Indétectable = Intransmissible" ou "I = I" : une personne séropositive ayant une charge virale indétectable grâce à son traitement ne transmet plus le VIH. Ce principe est au centre du travail préventif et il est essentiel pour les personnes vivant avec le VIH.